Un tour de France à la marche contre Parkinson qui passe par le Gers

Michel Berry, atteint de la maladie de Parkinson, va traverser la France pendant sept mois pour éveiller les consciences sur cette pathologie finalement méconnue. Nous sommes allés le rencontrer alors qu'il faisait étape à Barran, dans le Gers.

« C'est sympa le Gers. C'est valloné sans que ça soit trop pentu comme dans les Pyrénées, et puis il y a plein de petits villages que je découvre comme Barran, c'est mignon comme tout ». Même sans avoir le temps de faire du tourisme, Michel Berry apprécie le patrimoine et le paysage qui défile sous ses yeux. Il faut dire que du paysage, il va en voir, le long des 4000 kilomètres du trajet qu'il s'est concocté d'ouest en est et du nord au sud de l'Hexagone.

Atteint de la maladie de Parkinson depuis 2018, l'homme de 62 ans se sent mieux quand il marche, alors il a décidé de marcher du Pays Basque au Pays Basque, en passant par Toulouse, la vallée du Rhône, la Somme, la Bretagne … et le Gers. Halte à Barran depuis Montesquiou aujourd'hui, avant de rejoindre Auch dans la journée de demain ; un rythme d'une vingtaine de kilomètres quotidiens auquels il s'astreint, qu'il pleuve ou qu'il vente. Heureusement la météo de ce lundi était clémente, de quoi mettre le moral au beau fixe, au diapason de son état de forme « je suis super bien, les pieds sont réparés ».

Pas mal de soutien sur et au bord des routes

Le projet, qui mûrissait depuis deux ans dans son esprit, a été monté avec l'aide de l'association Mission Parkinson Ensemble, présidé par Caroline Durand, qui l'accompagne tout au long du périple en camping-car, comme solution de repli à défaut d'hébergement. Mais jusqu'à maintenant, la solidarité n'a jamais fait défaut, pour se loger ou pour faire quelques kilomètres en sa compagnie : « on fait appel à des groupes de marche pour m'accompagner et on est toujours très bien accueillis par ces gens qui viennent non seulement marcher mais s'intéressent aussi à la cause ».

Faire en sorte que le grand public comprenne mieux la maladie, c'est évidemment le dessein de ce tour de France. « Dans l'inconscient collectif Parkinson c'est une maladie de vieux qui tremblent alors que ce n'est pas du tout ça, il y a aussi beaucoup de jeunes ». Alors Michel Berry va à la rencontre de qui veut l'entendre, en marchant, pour rappeler que l'activité physique constitue le meilleur rempart à Parkinson, une maladie qui ne se soigne malheureusement toujours pas à l'heure actuelle.

Des "tribunes" dans plusieurs villes, dont Auch, et une cagnotte en ligne

Quand on lui offre l'occasion de s'exprimer, comme demain à la mairie d'Auch, il la prend volontiers, pour exposer le projet, sensibiliser à cette pathologie dégénérative qui prend des formes différentes selon les invididus, « moi je tremble de la main droite et légèrement de la jambe droite, ce qui ne me gêne pas pour marcher. Caroline ne tremble pas mais a une raideur dans la jambe et des douleurs que je n'ai pas non plus ».

Eveiller les consciences, servir d'exemple pour les autres victimes, aider à lever des fonds pour la recherche (via cette cagnotte), et bien sûr s'accomplir, pour Michel Berry, ça marche.

Photo : Michel Berry, Caroline Durand et le chien Scotty, sous la halle de Barran

V.M