Gers : au cœur d'un conflit de voisinage, le coq "Mitch" devra pousser la chansonnette un peu plus tard

Un couple d’agriculteurs gersois, était convoqué ce lundi après-midi au tribunal d’Auch par un conciliateur de justice, afin de trouver une issue à un différend de voisinage impliquant « Mitch » : leur coq accusé de chanter trop fort. Un accord a été trouvé à l’issue de la conciliation, évitant une suite judiciaire. 

L’audience de conciliation aura duré près d’une heure, rythmée par des bruitages d’animaux de la ferme, émanant d’un tracteur de la Coordination rurale du Gers, stationné devant le tribunal d’Auch. Une trentaine d’agriculteurs du syndicat agricole, était présent sur le parking du tribunal pour témoigner, sous une forte chaleur, leur soutien à Michel et Nathalie Reckinger.

Ce couple d’agriculteurs gersois, spécialisés dans l’élevage de chevaux et installés depuis trois ans à Lectoure, était convoqué par un conciliateur de justice dans le cadre d’un conflit de voisinage. Au cœur de la querelle : « Mitch », leur coq, accusé par un couple de voisins retraités de chanter trop fort, rendant leur quotidien difficile, avec leurs « problèmes auditifs ».

"On va apprendre au coq à lire l’heure"

À l’issue de la conciliation, un accord a été signé entre les deux parties. Un arrangement « à l'amiable », évitant que l’affaire ne prenne une tournure judiciaire. Un arrangement « acté à contre-cœur » par le couple d’agriculteurs. « Je me sens un petit peu pris de court. Tout a été noté, comme si on avait plié. On a décidé d’accepter de couvrir l’abri du coq afin qu’il soit dans l’obscurité le plus longtemps possible le matin », indique par dépit, Michel. Son épouse précise : « il devra rester dans le noir jusqu’à 7 heures en semaine, et 8 h le week-end. » « On va apprendre au coq à lire l’heure », conclut, sur le ton de la rigolade, l’agriculteur, originaire du Luxembourg. Les frais liés à la couverture de l’abri du coq seront à la charge du couple de retraités gênés par les nuisances sonores.

Le soutien du président de la chambre d'agriculture du Gers

Le couple d’agriculteurs luxembourgeois s’est dit "touché" par la mobilisation d’une trentaine de membres de la Coordination rurale devant le tribunal, malgré la période de travail intense dans les exploitations. Le président de la chambre d’agriculture du Gers, Lionel Candelon, a également fait le déplacement et a tenu à assister le couple lors de l’audience.

Sollicité à leur sortie par nos confrères de La Dépêche du Midi, le couple de retraités n’a pas souhaité s’exprimer sur la situation.

E.R