"Un scénario à la Don't Look Up" : les opposants au centre de tri de Masseube appellent au rassemblement vendredi

08 novembre 2024 - 15:01

Plusieurs collectifs de défense de l'environnement et de riverains appellent à un rassemblement le vendredi 15 novembre à Masseube contre la création d'un centre de tri. Une date qui n'a pas été choisie au hasard par les opposants au projet : la première pierre du chantier doit être posée à cette date.

Il n'est pas question de durcir le mouvement à l’instar de Sainte-Soline, mais la résignation est un mot que les opposants au centre de tri de Masseube ne connaissent pas, malgré l'avancement du projet. « La première pierre du chantier sera posée vendredi, ce que l'on a découvert un peu par hasard comme depuis le début » souffle Henri Marseillan, l'un des premiers opposants au projet qui, depuis l'été dernier, s'est déjà équipé de ses clôtures et du terrassement. « Cette fois avec cette pose, on rentre dans le concret. »

C'est donc cette date -symbolique- du vendredi 15 novembre qui a été choisie par les « anti » pour réaffirmer leur opposition au projet. « On sera là. Combien? On ne sait pas mais il est hors de question qu'on lâche le combat » ajoute sa femme Jacky Marseillan, elle aussi déterminée contre la poursuite des travaux de construction. « On sait qu'en pleine semaine ce sera difficile et que les gens sont parfois un peu résignés, mais il faut arrêter ce projet fou et dangereux tant qu'il en est encore temps. »

La crainte d'un scénario à la « Don't Look Up »

Alors que Valence en Espagne panse encore le traumatisme des récentes inondations survenues dans la ville, les opposants au projet dénoncent le choix de localisation « complètement irresponsable face au changement climatique que nous subissons ».

Inondations à Masseube en 2014

Autre inquiétude pour les opposants : le centre de tri, qui doit brasser « 35 000 tonnes de déchets par an », devrait entraîner « une hausse des nuisances et des risques de pollution ». « On aura un impact clair sur notre environnement, la pollution de l'air, des nuisances sonores, ces odeurs, des risques pour les sols. Et puis le vacarme des camions qui ont déjà du mal à se croiser dans la ville alors, imaginez demain. »

146 passages de camions au quotidien selon l'intelligence artificielle

Tourmenté par l'ampleur du projet, Henri Marseillan s'est même « amusé » à chiffrer le nombre de camions qui graviteraient chaque jour autour du centre de tri. « 73 camions soit un total de 146 passages par jour » précise ce médecin de profession. « Je me suis appliqué à interroger ChatGPT [une application utilisant l'intelligence artificielle, NDLR] et on se retrouve avec ce résultat hallucinant ». Des chiffes exposés auprès d'élus du territoire, mais jugés peu crédibiles. « Ils n'y croient pas. On les connaît, ce ne sont pas de mauvaises personnes, on leur a bien vendu ce projet. Jusqu'au jour où on va courir à la catastrophe, comme le film Dont Look up où personne ne croit que la météorite va détruire la Terre puis ça se produit, mais il est trop tard. »

L'été dernier Francis Dupouey, le président du syndicat de gestion des déchets Trigone -qui est aussi président de la nouvelle société de gestion de l'établissement massylvain Tri-O- avait mis en exergue, dans une interview consacrée à notre rédaction, le besoin d'un nouveau centre de tri pour remplacer le vétuste équipement actuel en place à Auch.

En attendant la décision du tribunal administratif de Pau qui étudie les nombreux recours déposés contre ce projet, les opposants appellent au rassemblement dès 10 heures au rond-point de Masseube, sur la route d'Auch.

N.M

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