Pavel Sivakov, du Gers au sommet du cyclisme mondial, "un garçon fidèle, très attachant" se remémore Denis Briscadieu

16 juillet 2025 - 18:02

La 12e étape entre Auch et Hautacam aura une saveur toute particulière pour Pavel Sivakov. L'équipier de luxe du vainqueur sortant, Tadej Pogacar chez l'équipe UAE, fait son retour sur les terres gersoises. Là où il a effectué une partie de sa formation, chez les juniors au sein de la Team Culture Vélo de l'Isle-Jourdain. Le Français d’origine russe, qui a grandi dans le Comminges, près de Saint-Gaudens, a laissé un excellent souvenir au club lislois — non seulement pour ses performances sportives, mais aussi pour ses qualités humaines. Denis Briscadieu, fondateur de la Team Culture Vélo et président du groupe Cycle-Lab, entretient toujours des liens étroits avec le grimpeur franco-russe de 28 ans. Entretien :

Denis, quand on vous parle de Sivakov, quelles sont les souvenirs qui vous remontent ?
 
Denis Briscadieu, PDG de CycleLab, et fondateur de la Team Culture Vélo. "Ça remonte à 2014, quand j’ai rencontré Pavel Sivakov. Il venait de signer dans notre équipe junior. Aujourd’hui, ce n’est plus l’adolescent que j’ai connu, c’est devenu un grand coureur. Quand je l'ai découvert, il était déjà au-dessus de ses adversaires : un coureur plein de maîtrise, de sagesse, de contrôle. Peut-être que son éducation, avec des parents russes anciens coureurs, y est pour quelque chose. Je dis toujours qu’il a été formé à l’école de la rigueur. C’est un garçon fidèle et vraiment très attachant."
Aviez-vous imaginé une telle carrière ?
 
« Je crois que oui. Dès juniors, il remportait de grandes courses internationales, comme le Tour des Flandres juniors – ce n’est pas rien. Il a aussi participé aux championnats du monde dès sa première année chez les juniors. On voyait qu’il faisait partie des meilleurs au monde dans sa catégorie. On pensait même qu’il aurait encore plus de résultats que ce qu’il a eu. Mais ce sont les choix de carrière, et surtout plusieurs grosses chutes, qui ont ralenti son ascension. Aujourd’hui, il est équipier, et c’est un choix assumé : garantir une carrière à haut niveau en servant un leader. Pavel est un gros travailleur. Oui, on imaginait qu’il serait parmi les 50 meilleurs coureurs mondiaux."
 
Un autre Gersois, votre ami Nicolas Portal, grand directeur sportif disparu tragiquement en 2020, a aussi joué un rôle clé dans la carrière de Pavel Sivakov…
 
"Nicolas a été un déclencheur. C’est lui qui lui a ouvert les portes à l'âge de 20 ans de la Team Sky. 
 
 
Pavel a gagné plusieurs étapes dans sa carrière, mais aucune encore sur le Tour de France. Est-ce possible sur cette 112e édition ?
 
"On en rêve, mais objectivement, c’est peu probable. Dans une équipe comme UAE, ils sont six à travailler pour Pogacar, pour gagner le Tour. Pavel est là pour ça, pour bosser, comme il le dit lui-même : il est "domestique". Il ne garde pas d’énergie pour lui, tout est pour son leader. Il a fait le choix d’être équipier. S’il avait signé dans une équipe française, peut-être aurait-il pu être leader. Mais il a choisi ce rôle et il l’assume. "
 
L’étape entre Auch et Hautacam, c’est un parcours qu’il connaît ?
 
"Tel quel, non. Mais la montée vers Hautacam, oui, il l’a faite plusieurs fois. Pavel connaît les cols des Pyrénées par cœur. Demain, son rôle sera d’emmener Pogacar dans les premiers kilomètres de l’ascension d’Hautacam, pour imposer un rythme élevé et distancer les autres favoris."
 
Vous serez présent demain à Auch pour le saluer avant le départ ?
 
"J’étais au Grand Départ à Lille, mais je n’ai pas pu le voir – la sécurité autour de l’équipe UAE, et surtout de Pogacar, est très stricte. Je vais suivre l’étape Auch–Hautacam, mais je ne sais pas si je pourrai lui parler. On échange quelques SMS le soir pour prendre des nouvelles ou se souhaiter bon courage. Depuis 11 ans maintenant, on s'est jamais quittés. On reste en contact toute l’année. Il fait partie de la famille."
 
CP : UAE
E.R

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