La menace planait depuis plusieurs semaines sur le service des urgences du Centre hospitalier d'Auch, touché de plein fouet par une pénurie de médecins urgentistes. Face à une situation de plus en plus critique en matière d'effectifs, le directeur régional de l'Agence Régionale de Santé d'Occitanie, Didier Jaffre, a décidé en concertation avec la direction de l'hôpital d'Auch, et la communauté médicale, de fermer ponctuellement en soirée ces prochains jours le service des urgences du centre hospitalier d'Auch. Il s'est expliqué hier après-midi à notre micro sur cette décision. Voici les points à retenir :
8 médecins actuellement disponibles sur les 20 nécessaires pour assurer les lignes de garde
« L’hôpital d’Auch rencontre de grandes difficultés de recrutement en médecins urgentistes et peine à assurer l’ensemble des plannings. Normalement, pour faire fonctionner le Centre 15, le SMUR et le service des urgences, il faudrait une vingtaine de médecins. Aujourd’hui, nous n’en avons que huit. Très clairement, nous ne sommes donc pas en capacité de maintenir les trois lignes de garde — Centre 15, SMUR et urgences — 24 heures sur 24. Et en particulier sur ce mois de mai et juin, il y a des trous sur les plannings et notamment les nuits", explique Didier Jaffre, directeur de l’ARS Occitanie.
La ligne SMUR d'Auch et le centre 15 continueront de fonctionner 24h/24 et 7j/7
« Ce qui a été décidé hier matin, c’est que le Centre 15 continuera de fonctionner 24h/24, tout comme le Service d’accès aux soins (SAS). La population du Gers aura donc toujours un contact médical via le 15 — c’est un point essentiel. Le SMUR d’Auch restera également opérationnel 24h/24 pour intervenir sur les urgences vitales et assurer leur prise en charge », précise-t-il.
Les urgences obstétricales, cardiologique, neurologique, continueront à être assurées même lors des périodes de fermetures
« Le service des urgences fermera certaines nuits, selon un planning qui sera très prochainement communiqué à la population. Cela ne signifie pas pour autant que les urgences spécialisées sont concernées. Les urgences obstétricales, cardiologiques ou neurologiques continueront d’être assurées. Concrètement, les AVC, et infarctus, continueront à être pris en charge, sans passer par le service des urgences classique, comme cela se fait déjà aujourd’hui. »
« Un infirmier sera toujours présent au sein des urgences. Et lorsque le médecin du SMUR sera disponible, il pourra apporter un appui ou des conseils. Mais il n’y aura pas de prise en charge durant ces nuits-là, car il est essentiel de ne pas mettre en difficulté les équipes soignantes et les internes. Un médecin senior doit être présent en permanence dans le service, et ce n’est plus possible actuellement », insiste Didier Jaffre.
Une mesure forte pour tenter de stopper l'hémoragie
"L'objectif c'est de rester attractif. Par ces mesures, on fait en sorte que les médecins en poste restent, parce que ça serait la catastrophe s'ils venaient à partir. Et de rendre attractif les postes vacants. Il y a actuellement un travail important qui est mené avec le CHU de Toulouse, le centre hospitalier d'Agen et les autres établissements pour envisager toutes les mesures d'attractivité y compris financière. La cheffe du service des urgences est pleinement mobilisée sur ce dossier. Notre volonté, c’est que le service des urgences d’Auch non seulement soit maintenu, mais qu’il puisse à terme fonctionner à nouveau 24h/24 », conclut le directeur régional de l’ARS.
E.R