Local, de saison, en direct au producteur ? L'alimentation au coeur d'une grande enquête du département du Gers

24 juillet 2025 - 12:17

Déjà très impliqué dans la question du « bien manger » à travers son Plan d'Alimentation Territorial, le département du Gers se lance dans une grande enquête auprès de ses habitants durant l'été. Un sondage destiné à adapter les initiatives de la collectivité aux besoins des Gersois, dans et au-delà des collèges.

Comment prendrez-vous votre poulet ? Label rouge et Gersois, bio ou premier prix ? Et pourquoi ? Votre département souhaite savoir. Cette enquête, à découvrir en ligne ou sur les marchés, est le dernier fruit de l'engagement de la collectivité pour l'alimentation. « Au travers de notre PAT nous avons initié un certain nombre d'opérations et d'actions pour aller vers le mieux produire et le mieux manger, cette enquête s'inscrit pleinement dans ce cadre là » explique le président du Conseil Départemental Philippe Dupouy. « Il est important pour nous de connaître les habitudes de consommation de nos concitoyens, les raisons qui les poussent pour orienter ou réorienter nos actions afin de répondre à leurs attentes ».

« On est dans le sens de l'Histoire »

Une enquête démarrée en avril et « décidée depuis bien longtemps » qui s'inscrit parfaitement dans l'actualité où la loi Duplomb pousse la société civile à sortir de son silence, en témoigne la pétition aux plus de deux millions de signatures apparue en ligne. « On n'est pas dans la réponse, on est incontestablement dans l'anticipation et dans le sens de l'Histoire » clame le président Dupouy, fier des actions du département en faveur des circuits courts dans l'alimentation scolaire, « orientation que l'on souhaite voir s'élargir auprès de toute la population ». Par le biais de cette enquête donc, plebiscitée sur les marchés gersois tout au long de l'été. Avec le risque de recenser un public un peu trop homogène ? « Sans doute » reconnaît Philippe Dupouy. « Mais ce qui est important aussi c'est de connaître les raisons pour lesquels ces personnes viennent plutôt sur les marchés qu'en grande surface ».

A l'image de Catherine, qui sort du questionnaire cabas en main, prête à repartir à son marché du jeudi. Selon elle « les Français n'ont pas de notion d'alimentation et manger une alimentation saine revient très cher ». Mais elle est prête à consentir un effort financier pour favoriser le local. « J'ai un producteur qui vend du poulet, quoi, deux euros de plus qu'au supermarché ? Mais il est délicieux. Donc j'aime mieux en manger moins mais manger mieux ». Une façon aussi de faire en sorte que les producteurs du tissu local soient mieux rémunérés, « à leur juste prix ». Un point sur lequel l'enquête interroge les Gersois, pour saisir les cheminements individuels, parfois contradictoires ou à tout le moins imparfaits, forcément, avec une consommation dont le cheminement dépasse le contact direct du producteur au consommateur. « J'aime les mangues, les ananas, les papayes, en hiver j'aime bien acheter ces produits là » reconnaît Catherine, et personne ne lui jette la pierre.

V.M

Commentaires(0)

Connectez-vous pour commenter cet article