Gers : du dojo ... à l'emploi

04 décembre 2025 - 14:30

Après le stade – rugby ou athlétisme – l'emploi s'est invité au dojo d'Auch pour une séance de job dating sportive. L'événement organisé par France Travail et la Ligue de Judo d'Occitanie a réuni plus d'une cinquantaine de demandeurs d'emplois sur les tatamis du Judo Club Auscitain.

Loin de l'ambiance feutrée et éminement professionnelle d'un entretien d'embauche. Sous le plafond du dojo de la Réthourie les chocs contre le tatami résonnent et la parole cède la place à l'expression physique. Sur la soixantaine d'invités de ce job dating particulier quelques employeurs et bon nombre de demandeurs d'emplois, dont un qui a troqué le costard, non pour un jogging, mais pour un kimono ceinturé de jaune. Tous ignorent l'identité de leur voisin. « Durant les activités ils vont se connaître vraiment, d'une manière plutôt ludique, être amenés même à se tutoyer. Ca casse les codes habituels d'aller se rendre chez un employeur » explique Stéphanie Sarrau, responsable d'équipe à France Travail et « sélectionneuse » des participants à cet évènement « du stade vers l'emploi ». D'une manière ludique plus que sportive forcément, pas question pour la Ligue d'Occitanie (LOJ) d'organiser des combats entre demandeurs d'emplois qui démontreraient leur envie de décrocher un 35h à grands renforts d'ippon-seoi-nage sur des concurrents parfois plus âgés de trente-cinq ans. « Le but du jeu aujourd'hui c'est plutôt de les initier avec l'approche de coopération, des jeux d'équilibre et une sensibilisation à la chute aussi » précise Yannick Fousse, conseiller technique régional à la LOJ. Une chute plus propre que figurée, face à « une des problématique de notre société qui créé de l'accidentologie ».

Le choix du judo n'est évidemment pas anodin tant la discipline est marquée du sceau du « respect » et des « valeurs », un terreau idéal pour des recruteurs en quête de futurs employés aux « savoir-être » sportifs réplicables en entreprise. « On est sur une discipline où on travaille beaucoup en binôme qui développe un certain nombre de compétences, autres que celles que l'on pourrait montrer sur un CV ou lors d'un entretien » abonde Hélène Poliart, la directrice départementale du Gers de France Travail. Puisque tout au long de la matinée chaque participant ignore l'identité du judoka débutant à ses côtés, l'honnêteté est de mise (quoique), avant la grande révélation en fin d'activité et les entretiens individuels plus classiques. « Le contact direct fait que les employeurs ont partagé un vrai temps [avec les demandeurs d'emploi], donc il y a déjà des liens qui se tissent » poursuit Hélène Poliart, « et c'est en ça qu'on arrive à avoir de bons résultats ». Sur les précédentes expériences « du stade vers l'emploi », le retour au travail, durable ou non, avoisine les 70%.

V.M

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