Le spectre de la dermatose bovine (ou DNCB) plane sur les troupeaux gersois. Mais plus encore que la maladie, transmise par les piqûres de moustiques ou de taon, c'est la perspective des mesures drastiques imposées par le Ministère de l'Agriculture qui inquiète la Chambre d'agriculture du Gers. Une lettre a été adressée à la ministre Annie Genevard en ce sens.
Maladie originaire d'Afrique, la dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNCB) fait peu à peu son chemin en Europe, et la France n'est plus épargnée. Plusieurs foyers ont été détectés en Savoie où une stratégie d'abattage systématique des troupeaux a pu être mise en place. De quoi inquiéter les Chambres d'agriculture du Gers et du Tarn, qui ont pris l'iniative de contacter par courrier la ministre de l'Agriculture Annie Genevard pour défendre une doctrine sanitaire faite de « mesures ciblées, proportionnées, reposant sur la vaccination, la surveillance et l'isolement des cas avérés, plutôt que sur la destruction aveugle de troupeaux entiers ». Une position qui se heurte à la réglementation européenne classant la DNCB en maladie de catégorie A, ce qui impose un dépeuplement total du troupeau touché.
Les deux chambres évoquent l'aspect destructeur des mesures d'abattage pour des « élevages déjà extrêmement fragilisés par des crises sanitaires à répétition ». Dans un contexte économique tendu l'abattage d'un troupeau fait figure de « mise à mort de l'exploitation elle-même » poursuivent les chambres consulaires par la voix des deux présidents, Lionel Candelon pour le Gers et Sébastien Bruyère pour le Tarn. Ils concluent : « l'abattage systématique ne serait pas une solution : ce serait un point de rupture définitif pour de nombreux éleveurs ».
Rédaction