"Il fallait faire vite" : Christophe raconte comment il a sorti deux femmes coincées dans une voiture s'enfoncant dans l'eau de la Save

Christophe Bédué, ancien sauveteur en mer devenu ambulancier, n’a pas hésité une seconde pour sauter à l'eau ce dimanche 10 août, à Samatan. Son courage a permis d'extraire deux femmes qui se trouvaient encore dans l'habitacle du véhicule accidenté, et permis leur extraction avant l’arrivée des secours.

La matinée de Christophe avait tout d’ordinaire. La messe à Lombez, comme chaque dimanche puis un détour prévu vers Samatan, invité par un ami à jeter un œil à quelques trouvailles de brocante. Mais en traversant le pont qui enjambe la Save, un groupe de personnes attire son attention. Elles sont penchées sur la rambarde, fixant la rivière. Christophe ralentit, se gare, s’avance. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » Une réponse tombe, nette : « Il y a des gens dans la voiture. » Plus de temps pour réfléchir. Les vêtements tombent sur le bitume, un pavé tendu par un badaud passe de main en main. « Il fallait briser cette vitre arrière, le témoin a eu la bonne idée de me le tendre mais il fallait faire vite. »

Christophe était sauveteur à Saint-Tropez. 

Le courant est léger mais trompeur : le véhicule accidenté quelques minutes plutôt s'enfonce lentement dans l'eau, le nez vers le fond. Christophe frappe la vitre arrière droite. Quatre fois. Le verre finit par céder. Dans l’habitacle, une première femme -désorientée- se laisse guider. Christophe l’agrippe, nage jusqu’à la berge. Des bras tendus la récupèrent. Il replonge aussitôt. « La deuxième victime était immergée, coincée dans son siège. » Christophe tire, sans succès. Un homme plonge à ses côtés, il s'agit d'un pompier en tenue. Ensemble, ils parviennent à la dégager et l’aident à remonter le corps sur la rive. Les gestes de réanimation commencent immédiatement. Âgée de 80 ans, elle sera finalement transférée vers l'hôpital dans un état grave.

Un acte « héroïque », plein de sang-froid pour ce Lotois d'origine, installé dans le Gers depuis 2007. « Avant d’être conduite à l’hôpital, la plus jeune des victimes m'a glissé : Vous m’avez sauvé la vie. On se reverra. »

N.M