Rugby : le guerrier Tapasu fêtera son jubilé samedi

13 août 2021 - 09:54
Un guerrier du sud tire sa révérence. L'immense Tau Tapasu fêtera son jubilé samedi à Mirande après 18 ans de carrière dans le Gers, entre FCAG et EAB XV. La fin d'un cycle pour le Néo-Zélandais de 48 ans qui restera dans l'encadrement des équipes en Astarac-Bigorre. Alain Laterrade, le président du club, lui rend hommage.
 
 
Dire que c'est la fin de carrière de « l'immense » Tau Tapasu, ce ne serait pas exagérer.
Derrière le mot immense, c'est sa longévité, ses talents toujours intacts, ses qualités humaines hors normes. Il y a plein de choses derrière ce mot, mais qui lui va si bien finalement.
 
Vous vous rappelez de l'époque où le club est parvenu à l'attirer dans ses rangs ?
Oui, Tau était en recherche professionnelle. Il n'avait pas de proposition à Auch et, ici, malgré nos manques de moyens, on a des dirigeants qui prêtent une attention particulière à la sociabilisation des joueurs. On s'est penchés sur son cas, et il fréquentait une fille du coin. Ça a facilité les démarches (rires).
 
Quelle a été la réaction de l'équipe quand elle a appris qu'un professionnel néo-zélandais débarquait au club ?
Le staff n'y croyait pas trop. Mais j'avais fait mes preuves depuis 1983, date de mon arrivée ici. Les éducateurs de l'époque se sont posés des questions, si c'était du lard ou du cochon. La mairie de Mirande de l'époque a accepté de le prendre aux services techniques à l'essai.
 
On connaît le Tau Tapasu bienveillant, attentionné et concerné dans la vie. Qui était-il sur la pelouse, un guerrier ?
Oui, un guerrier. Un gars sécurisant. Tau a progressé à Auch, il a solidifié le paquet d'avants du FCAG. On a hérité de ses qualités bonifiées, il a été dans cette continuité chez nous. Il a pris une dimension sociale aussi ici, il a permis aux jeunes de se surpasser, de leur apprendre les ficelles du métier. Les adversaires le respectaient beaucoup sur le terrain, et il en faisait de même. Un homme engagé dans le bon sens du terme.
 
Pour un joueur de l'hémisphère sud, d'un pays aussi lointain, l'adaptation à notre société ne fonctionne pas toujours. Quelle a été la recette de son intégration ?
Je ne sais pas si c'est l'amour pour sa compagne. Ou nous, les encadrants. Mais il a été très attentionné à toutes les missions qui lui ont été confiées, un gars hors norme. Je n'arrivais pas à comprendre comment le FCAG avait pu le laisser s'échapper à l'époque, un gars très gentil, très prévenant. Pour vous dire, il m'a demandé mercredi s'il devait souffler toutes les feuilles autour du chapiteau prévu pour son jubilé samedi. Un vrai bon gars.
 
Son dernier match remonte à 2020 avec une victoire à Morlaàs. C'est à la fois gratifiant de finir sa carrière sur un succès, mais aussi frustrant d'être arrêté par le Covid.
C'est vrai. Mais aujourd'hui, il a accepté d'arrêter sa carrière sous la pression de Henry Broncan. Il n'avait pas du tout envie. A l'âge qu'il a, on ne sait pas où il trouve toutes ces ressources, il est toujours en train de courir, et plus vite que les autres. Maintenant sa mission, c'est de parfaire les joueurs, sous la houlette de Henry.
 
Comment va s'articuler ce jubilé ?
En tous cas, on est heureux de le faire. Une grande majorité de joueurs ayant évolué avec lui viendront rendre hommage. Des plus talentueux, à ceux qui ont quitté le milieu rugbystique. On sera environ 400 au repas de midi, dont Matthis Lebel, Greg Alldritt, Anthony Jelonch. Et l'après-midi, on jouera face à Lombez-Samatan avant le match de gala, Auch-Tarbes à 18 heures. Le pass sanitaire sera obligatoire.
N.M

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