Le banc du RCA attendait une tête de proue depuis l’annonce du départ de Grégory Menkarska à l’issue de la saison 2024-2025. C’est Frédéric Pujo qui reprendra le flambeau, après trois ans dans le rôle d’entraineur des lignes arrières. Côté coulisses, le début d’intersaison est marqué par l’arrivée d’un nouvel homme, Lionel Terré, ex-président de Tarbes.
Avec huit saisons en tant que manager du RCA, Grégory Menkarska avait vécu deux vies sur un poste à durée limitée, et qui approche rarement la décennie. Son départ connu depuis quelques mois, l’ancien talonneur laissait ouverte la chasse à sa succession, à l’issue d’un mandat qui avait vu l’ex-FCAG repartir des limbes du rugby français pour s’installer au 4ème échelon national. C’est finalement l’option interne qui a été privilégiée par le club pour attaquer la saison 2025-2026, avec une « promotion » offerte au désormais ex-coach des trois-quarts, Frédéric Pujo. L’Auscitain de 43 ans, revenu dans sa ville après des expériences sur les bancs de Condom ou Lannemezan, était de toutes les saisons des rouge et blanc en Nationale 2, championnat décrié, probablement bientôt remanié, mais que le RCA se verrait bien quitter par le haut. Julien Campo, entraineur des avants, reste en place, avec l'arrivée de Jorick Dastugue (joueur à Auch, Rouen, Colomiers) à la touche. Pour Greg Menkarska, place à un rôle « d'ambassadeur, sur les valeurs auprès des partenaires, les institutions, et la détection des jeunes du département » explique Sébastien Joya, l'un des coprésidents.
Lionel Terré, quatrième coprésident ?
Si le mercato est encore en attente mais quasiment bouclé en coulisses, et que le coach était déjà dans l’effectif 2025, le club auscitain a quand même signé un gros nom … côté coursives, en la personne de Lionel Terré, un homme d’affaires qui connait bien la Nationale puisqu’il était encore président du Stado Tarbes Pyrénées il y a quelques jours. A la tête du club bigourdan pendant sept ans, il avait annoncé son départ en début d’année, sans laisser entendre ce nouveau cap un peu plus au nord. Originaire de l'ouest du Gers, le dirigeant de la société Acchini était un des principaux investisseurs de son ancien club. Un apport de moins à Tarbes qui devrait donc désormais bénéficier au RCA, où Lionel Terré était déjà partenaire plus minoritaire. Il devrait intégrer la coprésidence du club, faisant du triumvirat Joya-Sorbadère-Naprous un quatuor, dans une année de transition, autant pour lui que pour le RCA avant l'attendue remise à jour des championnats de Nationale.
Des « canards » et des ambitions
« Je ne suis pas Qatari », plaide le nouveau venu, conscient de l'intérêt de son apport financier dans un club au budget qui dépasse laborieusement le million d'euros. Prêt à investir en fonction des besoins ciblés, il n'oublie pas par contre de se revendiquer du cru. « Les gens pensent que je suis Tarbais mais je suis avant tout Gersois ». Joueur, entraineur et président de Riscle par le passé, Lionel Terré se félicite du statut du RCA, « jeune club » plus connu pour la qualité de sa formation que par le dépôt de bilan de son glorieux prédecesseur, et dont les « canards sur les feuilles de match » (joueurs passés par la formation locale) témoignent d'un projet vertueux basé sur le territoire. Un projet ambitieux pour Auch, que lui comme les trois coprésidents espèrent voir évoluer en Nationale, en jouant sur un effectif constant, quelques paris d'avenir, et un tissu économique local investi. Parti avec perte et fracas de Tarbes par manque de soutien du microcosme pyrénéen, Lionel Terré partage son « impression qu'Auch il y a peu de ressources mais que tout le monde se fédère pour passer de bons moments ». Conscient de l'envergure limitée de l'enveloppe potentielle sur le bassin auscitain, le nouveau venu espère voir « la diaspora gersoise », toulousaine ou parisienne, embarquer sur le navire. Début mai, les amarres de la Nationale 2 sont en tout cas déjà larguées vers la saison suivante.
V.M