Pass sanitaire obligatoire dans les hôpitaux et obligation vaccinale pour les soignants : la CGT Santé du Gers monte au créneau

05 août 2021 - 09:26

La grogne continue de monter dans le Gers, comme un peu partout en France, autour de l'extension du pass sanitaire. Certains syndicats ont décidé ces derniers jours de s'immiscer dans la contestation. C'est notamment le cas dans le Gers, de la CGT Santé. Ils dénoncent notamment l'extension du pass dans les hôpitaux et l'obligation vaccinale pour les soignants. Patients comme professionnels de santé devront, en effet, montrer patte blanche dès le lundi 9 août pour rentrer dans les établissements de santé, hormis dans les services d'urgences. Si le projet de loi est validé par le Conseil constitutionnel, ce jeudi 5 août, les soignants devront être vaccinés obligatoirement d'ici le 15 septembre, sous peine d'être interdit d'exercer leur métier. Des mesures jugées "incohérentes" par la CGT Santé qui compte se faire entendre dans les prochaines semaines. Et ce, dès ce jeudi après-midi, avec un rassemblement organisé devant la Préfecture d'Auch.  

Quelles sont les motivations qui vous poussent à vous rassembler ce jeudi à Auch ?

“Nous, la CGT Santé action sociale, on trouve complètement incohérent cette obligation vaccinale et notamment ce pass sanitaire. On considère les inquiétudes des personnes qui ne veulent pas se faire vacciner bien fondées, puisqu'on a pas encore toutes les garanties aujourd'hui de l'efficacité de ce vaccin et de ces effets secondaires, vu que les phases cliniques se termineraient qu'en 2023. Donc, on trouve ça quand même hallucinant de mettre un vaccin sur le marché sans avoir toutes les garanties nécessaires.”

Est-ce qu'on arrive à chiffrer le nombre d'agents vaccinés sur le centre hospitalier d'Auch, hôpital pivot du département ?

“Selon les chiffres communiqués par la direction de l'hôpital, il semblerait que 85% des agents de l'hôpital soient vaccinés. C'est en tout cas la proportion qui s'est déclarée auprès de la direction. Le taux est donc quand même relativement élevé. Donc, pourquoi embêter la faible proportion d'agents qui ne sont pas vaccinés ? On ne comprend pas.”

Quel est l'état d'esprit qui règne dans les établissements de santé du département suite à l'annonce de ces mesures ? 

“On s'aperçoit que des tensions naissent entre des salariés qui ne partagent pas forcément le même avis sur le sujet. C'est pour cela, que nous sur l'hôpital d'Auch, au regard de la gravité des propos qui ont été tenus dans certains services, les membres du Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l'hôpital ont déclaré un droit d'alerte sur les risques psychosociaux et demandés à la direction de demander aux cadres d'avoir un discours apaisant et de faire en sorte qu'on respecte les positions de chacun sur le sujet.”

Qu'avez-vous à répondre à certaines voix dans le pays qui estiment que les professionnels de santé se doivent de se faire vacciner pour "montrer l'exemple" ?

 “Montrer l'exemple, c'est ce que voudraient nos décideurs. Aujourd'hui, nous on est contre ça. Depuis le début de la crise sanitaire les professionnels ont pu prendre en charge les patients sans vaccin. On a des gestes barrières et des techniques qu'on maîtrise. Aujourd'hui, de faire croire que c'est que le vaccin qui va protéger la population et les usagers, c'est faux. On considère que c'est un pur mensonge.”

Certains syndicats dans d'autres départements ont déposé un préavis de grève, vous comptez également le faire de votre côté ?

 “Oui, un préavis de grève va être déposé tout d'abord sur le centre hospitalier d'Auch, cela a été voté à l'issue d'une assemblée générale exceptionnelle, mardi 3 août, à l'hôpital. Cette décision nous semble être le point de départ pour pouvoir enclencher de nouvelles discussions avec la direction. On va essayer de déposer le préavis de grève symboliquement ce jeudi 5 août, vu que le projet de loi risque d'être adopté aujourd'hui. Concernant les autres établissements de santé du département, où la CGT est implantée, on va sonder les salariés pour voir s'ils sont également dans cette optique.”

Des propos recueillis par E.R

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