Orage de grêle ce dimanche dans le Gers : " Comment s'adapter maintenant ? " s'interroge un agriculteur dont la moitié de l'exploitation a été détruite

10 mars 2025 - 18:07

Un violent épisode de grêle a frappé le sud-ouest de l'Hexagone ce dimanche. Si aucun blessé n'est à déplorer, les exploitations agricoles ont une nouvelle fois subi les aléas climatiques qui malmènent la profession depuis 2021. Une série noire dont se serait bien passé le viticulteur Stéphane Garbay.

Mildiou, gel, excès d'eau, sécheresse et désormais... la grêle. À Manciet dans l'ouest du Gers, les années se suivent et se ressemblent pour Stéphane Garbay du Domaine Massas. Ce dimanche, le viticulteur a perdu la moitié des 150 hectares de vignes qu'il détient, ravagés en à peine trente minutes par un violent épisode de grêle « très localisé » qui a traversé le Gers, d'une bande reliant Manciet à Nogaro. « Je pensais que c'était une giboulée de mars, mais j'ai vu arriver des grêlons très calibrés. Ils avaient la taille d'une bille, ça a duré longtemps et c'était d'une telle intensité. » Le viticulteur de 53 ans dit avoir recensé au plus fort de l'événement jusqu'à 15 cm de grêlons. « Il y en avait partout, sur les voitures, sur le sol. C'était sérieux, ça ne s'arrêtait pas. »

Ce lundi matin, l'heure était à l'évaluation des dégâts. Et bien qu'il reste à déterminer, le préjudice sera important. « À cette époque de l'année, la vigne commence à pousser et beaucoup de bourgeons ont été coupés. » Une dizaine d'exploitations aurait été touchée selon la chambre d'agriculture du Gers, qui dressait un premier bilan ce lundi en milieu de journée.

« On ne tiendra pas le coup »

Face à la succession de crises climatiques qui malmènent son exploitation et au « manque de suivi des assureurs », Stéphane Garbay, père de deux enfants âgés d'une vingtaine d'années destinés à reprendre l'exploitation, peine à se projeter. « J'ai tout ce qu’il faut pour travailler, mais je me demande si on continuera. Financièrement, on ne tiendra pas le coup. On est mal assurés malgré les fortunes que l'on verse, il est temps que les assureurs jouent le jeu. Il faudrait avoir une année d’avance pour continuer ce métier mais on nous rogne tellement sur les marges, les charges. Comment s'adapter maintenant ? Je ne sais pas, doter les vignes d'un pare-grêle peut-être. L'eau, la grêle, le vent, la chaleur : tout tombe par excès, ça devient difficile. »

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De son côté, Lionel Candelon, récemment élu à la chambre d'agriculture du Gers après un mandat à la tête du syndicat agricole de la Coordination rurale du Gers, assure avoir demandé un « dossier d'urgence climatique » et réclame « l'ouverture d'un fond de soutien en urgence. »

N.M

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