Échaudé par le « mépris de Paris » envers le monde agricole alors que de nombreux dossiers sont toujours sur la table des revendications, le syndicat de la Coordination rurale du Gers annonce la fin du « compte à rebours » et prévoit, dans les semaines à venir, des actions « bien plus fortes » que celles entreprises en début d'année 2024.
Tic-tac. Le compte à rebours lancé par la Coordination rurale est désormais terminé. Dans un communiqué, le syndicat régional -désormais porté par le Gersois Lionel Candelon- veut prendre un nouveau virage dans le bras de fer qui l'oppose au gouvernement en roulant dans les prochains jours vers Toulouse. « Et si les ordres de là-haut nous disent de monter vers la capitale, on prendra Bastille. » Dans ce rapport de force noué de dossiers toujours en suspens et mis en pause par l'installation d'un nouveau gouvernement après la dissolution de l'Assemblée, le syndicat entend « frapper fort » en bloquant « le fret alimentaire et les centrales d'achat ».
La visite de la nouvelle ministre de l'Agriculture Annie Genevard le week-end dernier en Occitanie n'a pas permis de calmer la gronde. Bien au contraire. « Elle est venue dans le Tarn. J'ai roulé cinq heures jusque dans ce département pour discuter avec elle, on m'a envoyé une invitation du préfet de Région. Elle n'a pas daigné m'accorder ne serait-ce que 37 secondes dans sa journée », tempête Lionel Candelon qui voit dans le comportement de la ministre un point de non-retour.
« Les pique-niques c'est terminé »
DDT, MSA, DDCSPP. Comme en début d'année, ces trois instances ne devraient pas échapper au mouvement de colère. Une date est d'ores et déjà cochée : ce sera le 19 novembre, à Auch comme dans d'autres villes d'Occitanie. Le lendemain, les tracteurs aux « bennes remplies » convergeront vers la Ville rose où les centrales d'achats et le fret d'acheminement de nourriture seront visés par les militants du syndicat.
« Il faut bien comprendre que les pique-niques c'est terminé, on part pour tenir un siège. Aujourd'hui, nos agriculteurs ont faim alors qu'on se retrouve encore avec du magret bulgare transformé dans le Gers revendu 11€. Des problèmes qu'on pourrait régler mais on perd tellement de temps avec ces décisions parisiennes alors qu'on a des vrais soucis comme la coriandre ou la FCO (fièvre catarrhale ovine, NDLR) où on nous parle de vaccin pour juin 2025. Autant ne rien dire. Les moutons, on les ramasse par dizaines en ce moment. »
Communiqué du syndicat :
N.M