Après 51 jours d'attente sans Premier ministre, le président de la République vient de nommer Michel Barnier, 73 ans, comme nouveau locataire de Matignon. Pour le député gersois de la majorité Jean-René Cazeneuve, l'heure est au dialogue.
Après beaucoup d'agitations et de tergiversations, la France tient son Premier ministre. Quelle a été votre réaction quand le nom de Michel Barnier a été révélé ?
Je suis heureux que l'on sorte de cette crise, on avait besoin d'un Premier ministre pour régler les problèmes des Français. On va attendre sa déclaration de politique générale tout en sachant qu'il ne peut pas appliquer un programme de droite, ni de gauche ni de la majorité. Il doit composer avec ces différentes sensibilités pour répondre et montrer qu'il a entendu les attentes des Français. Notamment sur la crise agricole, le pouvoir d'achat ou encore la sécurité.
L'heure est au « consensus » selon vos termes. L'objectif premier va être de réinstaurer le dialogue ?
Oui, nous avons trois blocs à l'Assemblée et aucun n'a la majorité donc personne ne peut gouverner seul. On doit construire ensemble un programme donc j'espère que le bloc central incluant les LR, les sociaux-démocrates, les écologistes vont apporter leurs contributions pour ce programme. Les Gersois veulent de la stabilité et que l'on travaille ensemble, loin du spectacle désolant que les hommes politiques donnent aujourd'hui en se renvoyant la balle.
Un vent d'amertume souffle chez les partisans du NFP suite aux dernières législatives anticipées. Vous le comprenez ?
Je comprends qu'un ensemble d'électeurs se sentent lésés parce qu'un certain nombre de responsables politiques leur ont fait croire qu'ils avaient gagné. Mais avec 190 députés, on ne peut pas gouverner notre pays. Aujourd’hui, il faut s’allier, discuter pour espérer gouverner et éviter la motion de censure immédiate. Lucie Castets, si elle avait été nommée, aurait été censurée dès sa première intervention. On veut un Premier ministre qui soit de ce bloc central élargi pour avancer.
Gabriel Attal était le plus jeune locataire de Matignon, Michel Barnier est désormais le plus vieux. Le président mise sur la sagesse pour calmer les tensions ?
C'est multicritères mais c’est un Européen convaincu et j'en suis ravi. Un homme d’État, d'expérience et des territoires. Un homme originaire de Savoie qui aura une écoute positive sur les sujets de ruralité, il a beaucoup d'atouts mais il doit trouver des personnes de bonne volonté pour travailler ensemble.
Joint par la rédaction de Hit FM Radio, l'autre député du Gers David Taupiac s'est également exprimé sur la nomination de Michel Barnier.
David Taupiac, député du Gers. On a enfin un Premier ministre, mais on sent le président de la République dans la difficulté pour prendre une décision. Il sort affaibli, tout comme sa fonction présidentielle, et cela soulève une question. Michel Barnier a fait ses preuves, mais quelle marge de manœuvre aura-t-il pour assurer sa politique ? Est-ce qu'il va savoir naviguer et trouver sa voie pour répondre aux résultats des législatives qui ont clairement marqué une défiance envers le clan présidentiel ? Une volonté de rupture et de changement. Est-ce qu'il va tomber dans l'agenda politique imposé par le Rassemblement National ? Ce qui est certain, c'est que les Français doivent se poser beaucoup de questions. Ma position sera une position de vigilance, moi qui militais pour la nomination de Bernard Cazeneuve qui était à mes yeux la seule piste pour un gouvernement de stabilité et une cohabitation.
David Taupiac, député du Gers.
On a enfin un Premier ministre, mais on sent le président de la République dans la difficulté pour prendre une décision. Il sort affaibli, tout comme sa fonction présidentielle, et cela soulève une question. Michel Barnier a fait ses preuves, mais quelle marge de manœuvre aura-t-il pour assurer sa politique ? Est-ce qu'il va savoir naviguer et trouver sa voie pour répondre aux résultats des législatives qui ont clairement marqué une défiance envers le clan présidentiel ? Une volonté de rupture et de changement. Est-ce qu'il va tomber dans l'agenda politique imposé par le Rassemblement National ? Ce qui est certain, c'est que les Français doivent se poser beaucoup de questions. Ma position sera une position de vigilance, moi qui militais pour la nomination de Bernard Cazeneuve qui était à mes yeux la seule piste pour un gouvernement de stabilité et une cohabitation.
N.M