Le 16 mars 2023 : une date qui restera malheureusement gravée dans l’histoire de la commune de Saramon. Ce jour-là, la tour Saint-Victor, datant du moyen-âge, emblème du village et attenante à l’église Saint-Pierre, s’effondrait en quelques secondes. Un sinistre qui, fort heureusement, n’a fait aucune victime, mais a entraîné d’importants dégâts dans l’église et provoqué un vif émoi dans le village comme dans tout le département. Après près de deux ans et demi de travaux et une grande mobilisation dépassant les frontières locales, l’église Saint-Pierre va rouvrir ses portes aux fidèles ce samedi 1ᵉʳ novembre. Une grande cérémonie religieuse sera célébrée pour l’occasion par l’archevêque d’Auch, Monseigneur Lacombe. Éric Balducci, maire de Saramon, annonce un grand jour pour sa commune de plus de 800 habitants. Entretien :
Après près de deux ans et demi de travaux, l’église Saint-Pierre va rouvrir ses portes ce samedi 1er novembre. Comment vivez-vous ce moment ?
Éric Balducci, maire de Saramon. « Après deux ans et demi de travaux et de montage financier pour restaurer l’église et protéger les vestiges de la tour Saint-Victor, le 1ᵉʳ novembre sera un jour de fierté et de soulagement pour toute la commune de Saramon. Une cérémonie est prévue pour l’occasion. Elle sera assurée par l’archevêque d’Auch, Monseigneur Lacombe, selon un protocole religieux très important. La réouverture d’une église après une fermeture nécessite un cérémonial identique à celui prévu pour la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris. C’est un moment très fort du point de vue du culte. Nous avons convié toutes les personnes qui ont contribué à la restauration de notre église. La messe durera près de deux heures, et nous attendons énormément de monde. »
Vous attendez donc une forte affluence ?
« Oui, car la capacité de l’église Saint-Pierre est limitée à environ 300 personnes. Nous devrions les dépasser. En prévision, nous avons donc installé un chapiteau supplémentaire avec un écran géant pour retransmettre la cérémonie. On est un peu sur les starting-blocks depuis plusieurs jours pour finaliser les préparatifs. »
Pouvez-vous nous parler des travaux d'envergure qui ont été menés durant deux ans et demi autour du site ?
« Les travaux se sont déroulés en plusieurs phases. Depuis l’effondrement de la tour, il a fallu mobiliser plus de 400 000 euros. La première phase consistait à sécuriser l’église afin d’éviter d’autres dégradations. La deuxième phase visait à protéger les vestiges de la tour grâce à la mise en place d’une structure appelée parapluie, qui protège de la pluie et des pigeons. À l’intérieur, nous avons entièrement refait le chœur de l’église et remis au jour d’anciennes peintures, cachées depuis des décennies sous un plâtre blanc. Nous avons ainsi retrouvé un chœur rénové et embelli, orné de décors peints entourant les vitraux, reproduits à l’identique par des maîtres artisans. Cela redonne à l’église Saint-Pierre l’aspect qu’elle pouvait avoir avant les travaux de peinture des années 1940. »
Les travaux ont pu aboutir grâce à de nombreux soutiens ?
« Oui, heureusement. Nous avons financé les travaux à hauteur de ce que la commune pouvait supporter, avec l’appui de la Fondation du Patrimoine, de notre communauté de communes, de l’État et de la Région. Ces soutiens nous ont permis de réunir une somme conséquente et d’obtenir aujourd’hui la satisfaction du résultat. »
Et vous avez aussi reçu de nombreux dons ?
« Nous avons reçu des dons venus de toute la France, et même de l’étranger, notamment des États-Unis.Grâce aux mécènes de la Fondation du Patrimoine, nous avons obtenu 30 000 euros, et nous avons également été retenus pour une dotation exceptionnelle de 100 000 euros dans le cadre du fonds national pour la préservation du patrimoine annoncé par le président Emmanuel Macron. »
Quel avenir pour la Tour Saint-Victor, qui n'a pas pu être reconstruire pour l'heure ?
« C’est un vrai dilemme. L’enjeu prioritaire était la réouverture de l’église. Pour la tour, nous avons choisi de protéger la base des murs du XIᵉ siècle. La protection dit parapluie nous permet de préserver les vestiges et de se laisser le temps pour réfléchir à l’avenir de la tour. Nous avons fait estimer une reconstruction à l’identique de la Tour Saint-Victor, cela coûterait près d'1,2 million d’euros. C'est une somme très importante pour une commune comme la nôtre, qui impose une plus grande réflexion pour statuer de son avenir. »
E.R