Après les intempéries, c'est la maladie du Mildiou qui ravage les vignes gersoises avec des dégâts conséquents

27 juillet 2023 - 17:03

Intempéries, maladie du mildiou, l'année 2023 est catastrophique pour le monde viticole gersois, avec des pertes considérables. En déplacement sur une exploitation viticole sinistrée, le président du Conseil départemental du Gers, Philippe Dupouy, a appelé l'Etat à réagir en urgence pour sauver la fillière. 

Au Domaine de Herrebouc, à Saint-Jean-de-Poutge à quelques kilomètres de Vic-Fezensac, production de vins bio & biodynamiques, l'année 2023 s'annonce tristement « blanche » au niveau du rendement. « 80% des vignes du domaine ont été grêlées et les 20% restantes sont touchées par le Miladou. Cette année nous ne vendangerons pas », constatent amèrement Carine Fitte & Hélène Archidec, vigneronnes et gérantes de ce domaine viticole artisanal de 18 hectares en plein cœur du Gers. Une récolte nulle qui aura de grosses répercussions financières pour l'exploitation.

Le Mildiou vient accentuer la crise

Après les intempéries d'une rare violence de ces dernières semaines qui ont engendrées des pertes directes importantes, le vignoble gersois doit faire face cet été à un nouvel ennemi : le Mildiou. Cette maladie causée par un champignon, affaibli les vignes, affectant leur capacité à produire des raisins sains, gagne du terrain dans le Gers et fait de gros dégâts dans les vignes. Les pluies régulières depuis mai, combinées à de fortes chaleurs sont à l’origine de cette vague inédite de Mildiou sur le vignoble gersois. Plus de la moitié des viticulteurs gersois seraient touchés par ce parasite. Les exploitations les plus touchées sont celles en bio, comme c’est le cas du Domaine de Herrebouc, où seul le cuivre peut être utilisé en traitement.

Une répétition des aléas climatiques qui inquiètent

L'arrivée du Mildiou est clairement « la goutte de trop » pour les viticulteurs gersois, qui doivent faire face depuis plusieurs années à des aléas météorologique de plus en plus nombreux et intense. L'année 2023 a été tristement inédite pour le secteur et sera marquée à l'encre rouge pour les dégâts occasionnés sur les vignes. Face à des pertes de production importantes engendrées par la répétition de ces phénomènes, pesant sur les trésoreries, de nombreux viticulteurs s'interrogent sur leur devenir : 

Sur les 8 dernières années, 7 ont été concernées par des aléas climatiques » estiment Carine Fitte & Hélène Archidec, « nous sommes réellement inquiètes quant au devenir de notre production, notre viabilité est en jeu » alertent les deux vigneronnes.

"Un véritable désastre" pour Philippe Dupouy, le président du département

Face à cette crise traversée par le monde viticole gersois, le président du Conseil départemental du Gers, Philippe Dupouy, s'est rendu, hier, jeudi 27 juillet, au chevet de la profession. Depuis les vignes sinistrées du domaine d'Herrebouc, l'élu gersois a appelé le gouvernement à prendre des mesures urgentes de soutien pour éviter "que les vins du Sud-Ouest ne disparaissent". 

« Le Gouvernement doit réagir avec urgence à ce sujet. Les agriculteurs, ici viticulteurs, sont les premiers touchés par le changement climatique. Depuis maintenant plusieurs années, ils sont en premières lignes des aléas météorologiques. Chaque année, le Gers n’est pas épargné. Lors des premiers dégâts sur les cultures, on pouvait parler de stocks d’avance afin de garantir une entrée financière. Ce n’est aujourd’hui plus le cas pour tout le monde, les années de productions à perte se succédant. La viabilité de nombreuses productions est désormais en jeu. J’appelle l’État à réagir avant que les vins du Sud-Ouest ne disparaissent. » a déclaré Philippe Dupouy, le président du département du Gers.

Le ministre de l'agriculture saisi par le président du département et le député David Taupiac

Le Président du Conseil départemental a indiqué lors de son déplacement qu'il écrira dans les prochains jours au Ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, afin de l'alerter sur la situation. Il y a quelques jours, le député de la 2e circonscription du Gers, David Taupiac, avait déjà sensibilisé le ministre Marc Fesneau quant à la situation préoccupante du vignoble gersois. 

E.R

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