Preignan : le haras du Rambert attend 1 200 cavaliers ce week-end

Le Haras du Rambert de Preignan accueille depuis hier et jusqu'à dimanche un concours de saut d'obstacle de niveau régional. L'occasion de mettre les sports équestres en avant avec Thierry Broqua, chargé de communication de Preignan Equitation.

Troisième sport le plus pratiqué en France, quatrième dans le Gers, l'équitation n'a clairement pas l'écho médiatique que son statut pourrait lui octroyer. D'emblée, Thierry Broqua, chargé de communication de Preignan Equitation, tient même à différencier sports équestres et sports hippiques. Deux étymologies différentes pour un point commun évident : la présence de chevaux montés par des cavaliers. Le rapprochement s'arrête là. En équitation pas de système de paris, pas de course d'ailleurs, et derrière les barrières des haras, dans l'intimité des manèges, les 2 400 adeptes gersois s'adonnent plutôt à la voltige, au dressage ou au saut d'obstacle. Pour sortir de cette image de sport hors d'accès d'une majorité de la population et surtout majoritairement féminin, Preignan Equitation mise sur l'attrait de la compétition.

Près de 1 200 cavaliers sont attendus pendant quatre jours au sein du haras, de quoi voir Preignan vivre au rythme du pas des chevaux et de ces lentes secondes d'agonie que vivent les spectateurs à chaque bondissement de l'équidé. Passera, passera pas ? Des plus petites barrières pour les amateurs aux obstacles de 1m35 pour les meilleurs couples – niveau pro 1 national – le saut ne manque jamais de tenir en haleine les curieux. « Il y a des gens qui viennent de partout, surtout des amoureux de cheval. Et il faut savoir qu'on a aussi beaucoup de familles car les jeunes personnes sont très attirées par les chevaux. C'est un public très éclectique ». Le tout accessible gratuitement. Avec plusieurs cavaliers régionaux aux ambitions olympiques annoncés ce week-end il y aura en tout cas de quoi s'extasier de la souplesse et de l'agilité des quadrupèdes, seuls animaux honorés d'une présence à la grande fête du sport l'an prochain à Paris. Et pas dans le moins chatoyant des décors puisque les qualifiés auront l'insigne honneur de fouler les carrières du Château de Versailles.

"On est ouvert à tous les nouveaux compétiteurs et adeptes"

« Ca fait une bonne quinzaine d'années que cinq à six fois par an sont organisées des compétitions comme celle-ci. On veut passer du niveau 2 au niveau 1 national donc on passe le mot pour trouver des partenaires qui veulent accompagner et être vus au sein d'un sport qui se démocratise de plus en plus et qui plait à tous malgré tout ». Du haut de sa centaine de licenciés le club a encore des ambitions de croissance. En misant sur des infrastructures de qualité, objets de différents labels qualité de la Fédération Française - comme celui qui récompense son ''écurie de compétition''.« C'est un site de plusieurs hectares, avec la carrière, le manège, une bonne quinzaine de boxes fixes et lors des évènements toute une organisation qui permet d'avoir une cinquantaine de boxes mobiles voire plus selon les besoins des participants ».

Une labellisation qui récompense aussi la démarche responsable du club en matière de bien-être animal. Une problématique évidemment centrale dans la gestion des centres équestres et dans la relation individuelle humain-cheval, mise dans une lumière peu avantageuse lors des derniers Jeux Olympiques, où les images d'une cavalière (de pentathlon moderne) à la cravache lourde sur sa monture avaient défrayé la chronique et fait trotter dans la tête des décideurs l'éviction de l'équitation aux J.O.

De loin le sport le plus pourvoyeur de licences sportives au féminin, une image revendiquée avec fierté par la fédération et jusqu'à Thierry Broqua, l'équitation vit probablement dans l'ombre en partie pour cette raison. Un état de fait conscientisé et sur lequel les instances communiquent, mais pas une fin en soi du côté de Preignan Equitation : « on est ouvert à tous les nouveaux compétiteurs et même adeptes des sports équestres. Moi je les invite à découvrir le site d'abord, et puis les chevaux et tout le monde du cheval autour des concours ».

V.M