Olivier Guttierez, un Haut-Garonnais de 56 ans, s'installe à Auch. Non pas par amour pour la préfecture gersoise, mais bien pour son fils, Axel. Âgé de 24 ans, il est atteint du syndrome de Prader-Willi, un handicap mental qui nécessite un encadrement particulier. Dans leur malheur, les parents d'Axel, Olivier et Chantal, ont appris qu'un centre spécialité à Ordan-Larroque pouvait proposer une prise en charge de leur fils. S'ils pensaient avoir eu l'aval de toutes les parties gravitant autour du dossier, après quatre années de labeur, un courrier reçu lundi est venu les refroidir. « On nous a dit que notre fils n'irait jamais dans cet établissement car il devait être domicilié dans le Gers, ce qui n'est pas notre cas puisque nous vivons en Haute-Garonne. On a donc décidé d'acheter un bien immobilier à Auch ».
Une situation ubuesque pour le couple qui, par téléphone auprès de nos services cet après-midi, pointait du doigt les incohérences et le manque de communication de la MDPH31. Pour Olivier, la seule manière de se faire entendre et obtenir une issue favorable dans le dossier de son fils, était de faire une action choc. Il est donc monté à plusieurs dizaines de mètres de hauteur, perché depuis une grue, à 5h30 ce matin. « Je n'avais pas d'autre choix. Cette situation est liée à des lourdeurs administratives et des problèmes d'ego. On a écrit au président Macron, au président de Région, à ceux des conseils départementaux. Seul le président Martin dans le Gers a fait son travail ». Jointe par nos soins en début d'après-midi, un responsable de la MDPH nous a confirmé que la situation s'était débloquée en milieu de journée. « Il faut parfois des autoristations de l'ARS ou du département pour financer son placement et ce n'est pas toujours évident, ni simple à comprendre. Le principal, c'est qu'une solution a été trouvée ». Un ouf de soulagement pour Olivier. Sa vie personnelle commençait à pâtir du sort réservé à son fils.
Axel était jusqu'à présent dans un institut médico-éducatif de Colomiers, en Haute-Garonne. Le président du Gers, Philippe Martin, a tenu à réagir.
Même si le dossier dépend aujourd’hui de la Maison Départementale des Personnes Handicapées de la Haute-Garonne, le Conseil départemental du Gers a lancé en urgence une procédure de création dérogatoire d’une place au sein de l’Institution Castel Saint-Louis afin d’accueillir Axel dans de bonnes conditions.
N.M