Gers : une 2e place pleine de promesses sur le Marathon de Paris pour l’athlète handisport auscitain, Thibault Daurat

15 avril 2025 - 08:16

Un premier marathon à tout juste 22 ans et déjà dans la cour des grands... Thibault Daurat était au départ du marathon de Paris ce dimanche, dans la catégorie handisport. L’athlète auscitain a réalisé une performance remarquable, faisant la course en tête une grande partie de la course, avant de s'incliner au sprint final pour une petite seconde face à son compatriote, Julien Casoli, vainqueur pour la 6e fois de l'épreuve. Avec cette belle 2ᵉ place, devant des athlètes médaillés aux Jeux de Paris, Thibault Daurat a laissé entrevoir de belles promesses sur route avec son tout nouveau fauteuil de course — lui qui était jusqu’ici surtout habitué à briller sur piste. Entretien :

Thibault, votre analyse après cette 2e place pour votre tout premier marathon ?
 
« La course s’est très bien passée dans l’ensemble. Il a fallu se familiariser avec les pavés. Paris est une ville remplie de pavés, surtout sur le circuit du marathon. C’est un parcours que je ne connaissais pas, où j'avais peu de repères, comparé à mes principaux adversaires. En plus, dès le premier kilomètre, à cause des grosses vibrations des pavés, mon compteur s’est dévissé et est tombé. Du coup, je me suis retrouvé sans indication sur ma vitesse ni sur la distance, ce qui m’a pas mal déstabilisé.
 
Mais je me suis accroché, en restant dans un groupe de quatre en tête de course, avec notamment deux médaillés paralympiques à Paris. Puis avec Julien (NDLR : Julien Casoli, vainqueur de l’épreuve), au bout de 20 kilomètres, on les a très vite distancés. On a ensuite coopéré tous les deux, en se relayant pour maintenir l’écart. C’était mon premier marathon, et c’est vrai que je n’ai pas choisi le plus facile. Julien, lui, en était à sa 20e participation, il connaissait le parcours par cœur. Dans les montées comme dans les descentes, il savait exactement quel comportement adopter. C’est ce qui a fait la différence. Notamment à la fin, dans le dernier virage, où je prends un peu trop de vitesse. Mon fauteuil a complètement glissé et j’ai pris une mauvaise trajectoire. C’est à ce moment-là qu’il en a profité pour me distancer. Oui, cette 2e place laisse un peu de regrets car je suis un compétiteur et je voulais cette première place. Mais je reste très fier de mon chrono et de cette 2e place. J’arrive quand même à mettre plus de trois minutes au 3e, un médaillé lors des Jeux paralympiques de Paris. »
 
Un marathon classé parmi les plus durs, mais aussi l’un des plus prisés pour son parcours, avec un départ sur les Champs-Élysées et une arrivée près de l’Arc de Triomphe. Un mot sur l’ambiance et le parcours ?
 
« L’ambiance était juste extraordinaire, avec beaucoup de monde pour nous encourager tout au long du parcours. Et un décor magnifique, on passe devant tous les plus beaux monuments de Paris. Le temps était aussi de la partie : on attendait de la pluie, mais finalement, il n’y en a pas eu. Ça a rendu la course beaucoup plus agréable. C’était vraiment une belle expérience. »
 
Une première grosse échéance avec votre nouveau fauteuil de course. Quelles ont été les sensations ?
 
« J’arrive encore à être agréablement surpris par le fauteuil. J’ai trouvé que j’avais vraiment une belle amplitude pendant la course, avec une très bonne poussée. Franchement, d’excellentes sensations. J’ai maintenant hâte de voir ce que ça donnera sur piste. »
 
Et physiquement, comment vous êtes-vous senti après plus de 42 kilomètres d’effort dans les rues de la capitale ?
 
« À la fin, je ne vais pas vous mentir, j’étais un peu fatigué. La journée avait commencé très tôt : réveil à 4h30, départ à 7h55. Avec le stress, je n’ai pas dormi de la nuit. Donc j’étais déjà assez fatigué au départ. Mais l’adrénaline a vite pris le dessus. Ce matin, j’étais prêt à repartir à l’entraînement. Mais je vais quand même prendre quelques jours de repos, c’est plus raisonnable, surtout avec les grosses échéances qui arrivent. »
 
Avez-vous modifié vos habitudes pour vous préparer à une telle course ?
 
« J’ai vraiment bien préparé ce marathon, car c’était un objectif important de ma saison. Je suis notamment accompagné depuis près de deux mois par le centre diététique Yiango à Auch. On a mis en place un régime alimentaire strict pour optimiser la force que je mets dans le fauteuil. En seulement deux mois, je ressens déjà les effets, avec une évolution assez impressionnante. J’ai aussi pu bénéficier de l’accompagnement d’un kiné personnel pour bien récupérer après les grosses séances d’entraînement que j’ai enchaînées. On a vraiment augmenté la charge d’entraînement, surtout au niveau des distances. On faisait une quinzaine de kilomètres sur piste par séance, et on est même monté jusqu’à 30 kilomètres quelques jours avant l’événement. Sans cette préparation, le résultat n’aurait pas été le même. »
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Avec ce temps impressionnant pour votre tout premier marathon, est-ce que cela vous donne envie de poursuivre dans cette discipline, notamment en vue des Jeux paralympiques de Los Angeles ?
 
« J’aspire à faire d’autres marathons, notamment à l’international. Je pense à celui de Boston, aux États-Unis : c’est là qu’on retrouve les meilleurs de la discipline, avec de très beaux chronos à la clé. Pourquoi pas tenter le marathon de Los Angeles en 2028 ? C’est quelque chose que j’ai en tête. Quand je vois le temps que j’ai réalisé sur un parcours aussi difficile, j’ai envie de voir ce que ça donnerait sur un marathon plus roulant, avec moins de pavés. »
 
Place désormais à quelques jours de repos avant de grosses échéances dans les prochaines semaines...
E.R
 

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