Rentrée de l'enseignement agricole studieuse à Auch ce vendredi. A Beaulieu, sur l'un des deux sites du lycée agricole de la préfecture gersoise, une cinquantaine d'invités étaient conviés pour un début d'année scolaire sous le signe de la pérennité. Parmi eux recteur d'académie, préfet, députés ou représentants des syndicats agricoles.
Une rentrée résolument optimiste pour les différents acteurs en visite sur le site de Beaulieu-Lavacant, après trois premiers trimestres 2024 marqués par une gronde généralisée du monde agricole. Tout ne va pas pour le mieux mais la relève se prépare. « De manière générale l'enseignement agricole en Occitanie se porte bien. Nous avons 17 200 aprenants. C'est un enseignement qui doit faire face à de gros enjeux en matière de transition agro-écologique, un des axes importants de cette rentrée » présente le recteur d'académie et directeur régional de la DRAAF Occitanie, Olivier Rousset. « L'autre axe c'est vraiment de sensibiliser les élèves aux valeurs républicaines et dernièrement le renouvellement des générations puisque d'ici 2030 nous aurons la moitié des agriculteurs qui risquent de partir à la retraite. L'enseignement agricole a pour enjeu d'essayer de pourvoir de nouveaux agriculteurs ».
A l'échelle du LEGTA de Beaulieu-Lavacant le plus gros enjeu de l'année réside probablement dans l'agrandissement des équipements, un peu vétustes et trop étroits pour une demande toujours plus importante. Exemples criants, la vie scolaire de 17m2, exigüe en soi et plus encore quand il s'agit de trouver un « espace de confidentalité », ou les internats, qui sont passés de trois à quatre ou cinq filles par chambre en laissant quand même vingt-deux demandeurs sur le carreau – sans compter les neufs « forfaits » devant l'absence d'hébergement. Une problématique tout de même signe que le milieu attire encore, même si l'excédent de 54 élèves en 2024-2025 (380 au total) est surtout dû à une expansion des capacités d'accueil du public du lycée général (passage de deux classes de 27 à trois classes de 34).
Vincent Labart, directeur du lycée agricole :
Machine à pain, trieur optique et terrain synthétique ?
Histoire de présenter des jeunes bien dans leur formation, dans leur corps et dans leur société, la viste officielle démarre par une prestation acrogymnique des étudiantes du Bac Pro SAPAT (Services aux personnes et aux territoires), avec une chorégraphie dûment révisée lors des cours d'éducation socio-culturelle, nouveau mantra pédagogique. Parmi la vingtaine d'élèves, Néïla, qui se verrait bien évoluer dans le milieu de la psychologie et l'accompagnement à la personne via la médiation animale.
Un cursus révélateur de la pluralité de formations proposées sur le site de Beaulieu, majoritairement professionnelles (pré et post-BAC) et plus ou moins éloignées du monde de l'agriculture et de l'agro-alimentaire, secteur « qui a besoin de salariés » clame Vincent Labart. Au fil des périgrinations sur ces quelques kilomètres carrés en périphérie d'Auch, le directeur n'oublie pas de mettre en avant les différents équipements qui font de Beaulieu un établissement d'excellence : nouvelle machine à pain financée par le troisième Budget Participatif Gersois mais pas encore livrée, drones destinés à l'analyse des sols – quelques 250 hectares « au potentiel limité » autour du lycée, à la Hourre et à Barran – ou encore simulateur de soudure. Sans parler du trieur optique, l'un des deux seuls de France dans l'enseignement, et le seul à pouvoir traiter des quantités indsutrielles. La petite démonstration à base de Car en Sac, séparer le bon grain bleu de l'ivraie verte ou blanche – comme si la couleur influençait le goût d'un des pires bonbons du marché – fait en tout cas son petit effet.
Rentrée post-Paris 2024 oblige, le sport est aussi évoqué. Lycée champion de France et formateur d'un champion olympique, Beaulieu-Lavacant est évidemment marqué rugby. Les représentants du RCA, dont le manager historique du club Greg Menkarska, n'oublient pas « le partenariat fort » entre les deux entités et viennent se faire l'écho d'un projet de terrain synthétique à Beaulieu, avec, qui sait, le soutien de la région - à bon entendeur. De quoi simplifier les conditions d'entrainement des internes, obligés de rejoindre parfois à pieds le Moulias. Que dire alors des cadettes du club, qui évoluent elles à l'Hippodrome ... Faute d'Antoine Dupont dans le 7 de France féminin, leur sort n'a pas eu droit aux égards d'un parterre particulièrement masculin, quoi qu'en disent les chiffres d'un basculement vers l'équité de la filière de l'enseignement agricole.
V.M