Gers : le boxeur Lucas Montagne chasse la ceinture de champion de France

06 février 2023 à 16h35

De Deauville à Charleville-Mézières. Sa performance de choix le 22 janvier dernier au réputé casino calvadosien lui vaudra un déplacement dans les Ardennes à la fin du mois de février (25). Changement de décor, mais changement d'enjeu surtout. Lucas Montagne, licencié à Boxons, club de Monferran-Savès, part en quête d'un titre de champion de France professionnel, catégorie super-plume.

A 23 ans, Lucas Montagne a des rêves de métal, déformation professionnelle classique du boxeur. Et quand on touche des poings une ceinture de champion de France, les coups redoublent d'ardeur à l'entrainement. Surtout les siens, lui le touche-à-tout, autant spécialiste du pied-poing que de la boxe anglaise, qui compte sur ses frappes de plomb pour faire la différence. Le 22 janvier à Deauville il a fait vaciller Yurik Mamedov, numéro 8 mondial WBA dans la catégorie poids légers, et s'est ouvert la porte d'un premier titre national. Loin d'être une sinécure vu le pedigree de son adversaire du soir, déjà titré à l'international, évoluant « à domicile » et hors des clous en termes de poids sur la balance. « Généralement quand un club organise un gala chez soi avec ses boxeurs, s'il n'y a pas de K.O ce sont ses boxeurs qui gagnent. En boxe anglaise c'est assez « mafieux », pour arriver à battre quelqu'un chez lui il faut faire une prouesse incroyable », et pourtant malgré le résultat officiel indiquant nul à la décision partagée, le comptage des trois juges donne le Gersois gagnant : « c'est une victoire » lance-t-il.

Si sa fiche n'est donc pas créditée d'un V, les retombées post-Deauville s'apparentent à un jackpot. « Grâce à ce combat j'ai bondi dans les classements en passant de cinquième à deuxième francais. Ca m'a valu plusieurs appels pour affronter le champion de France en titre et lui disputer la ceinture ». La date est posée : le 25 février, à Charleville-Mézières, l'antre du tenant du titre Yoni Valverde.

Malgré le laps de temps particulièrement court entre les deux combats, pas question de laisser passer sa chance pour Lucas Montagne, qui aborde le match pour la ceinture avec confiance, « Il (Valverde) a pris la ceinture à un adversaire que j'avais moi-même surclassé il y a quelques mois ». Sur le papier le Monferannais a donc les cartes en main pour faire vaciller le local, en comptant sur les dix rounds de combat pour imposer un rythme intenable sur la longueur, tout en puissance.

D'abord spécialiste du pied-poing ... et un jour aux Jeux Olympiques ?

Le plus impressionnant ? Cette carte n'est qu'une des casquettes du professionnel, qui doit aussi disputer un titre national en en boxe pied-poing courant mars-avril, même si tous les efforts sont pour le moment focalisés sur le noble art et son duel ardennais. Les poings n'allaient d'ailleurs pas sans les pieds à l'origine, qui fut précoce pour Lucas Montagne. Le ring fait figure de deuxième peau chez lui ; forcément, avec un papa entraineur et des débuts gantés au moment où l'on apprend à écrire. Au-delà de ses multiples spécialités et de ses, déjà, quatre-cents combats à la ceinture (en attendant celle du champion), le Gersois s'investit au sein de son club, Boxons à Monferran-Savès.

« Entreprise » familiale, « ma mère est à l'accueil, ma sœur de dix ans anime les cours baby, mon frère entraine avec mon père qui est président », la structure née en 2014 est en pleine expansion avec ses trois-cents licenciés, « on se demande s'il n'y a pas plus d'adhérents que d'habitants » (le village compte 785 âmes). Il y donne des cours collectifs et individuels, tous les soirs, à une majorité de femmes, un fait assez rare dans un monde connu pour son tropisme masculin. Un phénomène inexpliqué dans l'est-gersois mais dont l'athlète-coach se félicite.

A terme, Boxons aura peut-être dépassé Monferran-Savès, Lucas Montagne, lui se projette, peut-être, sur 2028. Avec l'ouverture des Jeux Olympiques aux boxeurs professionnels, l'opportunité de troquer la ceinture contre la médaille dorée à la maison pouvait sembler alléchante. Las, il « n'a pas été invité » aux pré-sélections nationales, qui se déroulaient la semaine dernière. A défaut de Paris, l'espoir n'écarte pas le pari Los Angeles 2028. D'ici là de l'eau aura coulé sous les ponts et, pourquoi pas, du métal autour de la taille de Lucas Montagne.

Photo : Facebook Lucas Montagne

V.M

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