Dissolution de l'assemblée nationale et nouvelles élections législatives : les députés gersois réagissent

10 juin 2024 à 16h36

Après le revers subi par son camp aux Européennes, largement distancé par le RN, le président de la République, Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir la dissolution de l’Assemblée nationale, convoquant ainsi des élections législatives anticipées. Les électeurs seront appelés à voter pour renouveler l’Assemblée nationale les 30 juin et 7 juillet. Les deux députés gersois réagissent à "ce coup de tonnerre politique". 

21h, ce dimanche 9 juin, de nombreux représentants de la classe politique gersoise sont rassemblés dans la salle d'Etigny de la Préfecture du Gers pour suivre la soirée électorale et pour s'acquérir localement des résultats. Une grande télévision est allumée sur une chaine d'information en continu et cristallise l'attention. Après le score historique du Rassemblement national aux élections européennes, et la lourde défaite de son camp aux élections européennes, le président de la République, Emmanuel Macron, décide de prendre la parole. "J'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote. Je dissous donc ce soir l'Assemblée nationale." C'est par ces mots, que le chef de l'État a pris tout le monde de court en convoquant des législatives anticipées. L'assistance est médusée, groggy par cette annonce, perçue comme "un véritable séisme politique" par de nombreux médias nationaux. Dans le camp de la majorité présidentielle dans le Gers, personne n'était au courant d'une telle décision, ni même le député de la 1re circonscription du Gers, Jean-René Cazeneuve, rapporteur général du budget et soutien de la première heure d'Emmanuel Macron. Il revient sur cette annonce historique.

"Je crois que le président de la République réagit aux résultats extrêmement importants de l'extrême droite dans notre pays et du message que ça envoie, celui d’un affaiblissement de l'Europe, je n'ai pas peur de le dire. Les Français ont décidé d'envoyer au parlement européen des députés qui ne veulent pas participer au développement de l'Europe. Alors qu'au regard des défis colossaux que nous avons aujourd'hui, avec la guerre aux frontières de l'Europe, le changement climatique, que ce soit l'immigration, la bataille économique face aux géants que sont les États-Unis et la Chine, la réponse peut être qu'Européenne. Donc, face à ce message qui est vraiment terrible pour notre pays, le président de la République, dans la logique des institutions de la 5e république, en tient compte et dit aux Français "écoutez prenez vos responsabilités, dites-nous la politique que vous voulez que nous menions en France, même si les sujets sont différents. C'est la raison pour laquelle il appelle à de la clarté, et aux Français à choisir de manière la plus claire possible comment ils souhaitent que l'on conduise notre pays". Le parlementaire gersois, sera sauf grande surprise, candidat à sa succession sur la 1re circonscription. "Il faut que l'on décide évidemment avec le parti. Cela fait maintenant sept ans que je suis au service des Gersoises et Gersois, je le fais avec passion, j'essaye d'être à leur écoute, d'être sur le terrain le plus souvent possible, j'aime cette terre, j'aime ma circonscription. Donc j'espère à nouveau être candidat et pouvoir servir le mieux possible mon territoire et mon pays", a réagi Jean-René Cazeneuve, depuis la Préfecture du Gers.

 Une décision hâtive pour le député David Taupiac

Quelques minutes après l'annonce du président de la République, le député socialiste David Taupiac était déjà au travail pour préparer cette nouvelle campagne. Après une longue réunion avec ses collaborateurs pour préparer ces futures élections, il s'est exprimé sur cette décision qu'il juge "hâtive" et "difficilement compréhensible. 

"Je pense que le président a pris une décision un peu trop hâtive, je reste surpris par sa position. Il a essuyé un revers au niveau des élections européennes et il considère qu'il doit redonner la parole aux citoyens. Nous on attendait une réaction du président parce qu'on voyait depuis plusieurs mois que la situation n'était plus convenable, avec des textes qui manquaient d'ambition, avec des difficultés de nos concitoyens de plus en plus importantes. Donc, on attendait avec ce vote, une réaction du président. C'est une réaction qui va loin, qui propose une dissolution dans un temps record, avec des élections dans trois semaines. On va donc rentrer dans une période très particulière, avec un risque très fort de voir l'extrême droite au pouvoir. Je me prépare donc, je pars en campagne dès demain (NDLR, lundi), et bien évidemment que je serai candidat sur ma 2e circonscription pour suivre mon mandat. Mais, j'avoue que je reste surpris par la position du président. Il fait une sorte de pari. Je ne sais pas quand on occupe une telle responsabilité, si on doit faire des paris aussi risqués dans des temps si courts", a commenté hier soir à notre micro le parlementaire gersois, David Taupiac.

Les élections législatives auront lieu les dimanches 30 juin et 7 juillet, alors que la campagne officielle commencera le lundi 17 juin. Le dépôt de candidatures devra se faire du 12 au 16 juin jusqu'à 18h. 

E.R

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