Un SDF de 44 ans a été condamné à 10 mois de prison ferme pour une succession de vols à la roulotte en état de récidive commis ces derniers mois dans des véhicules stationnés dans la ville d'Auch.
Un sweat Nike, un bob, un paquet de tabac, des pièces de centimes, « le butin est assez maigre » confesse la procureure. Mais c'est la "réitération des faits" en "état de récidive" qui a valu à Mathieu* d'être présenté hier devant le tribunal correctionnel d'Auch une énième fois pour des faits de vols à la roulotte commis sur Auch. Ce sans-domicile fixe, âgé de 44 ans, atteint de troubles psychiatriques, souffrant également d'addiction à l'alcool et aux drogues dures, devait répondre à la barre de quatre faits de vols à la roulette commis dans des voitures stationnés dans la préfecture, dont un commis le 22 juillet dernier, seulement deux jours après sa sortie de détention pour des faits similaires.
Des vols sans effraction
Le mode opératoire, qui a fait déjà plusieurs dizaines de victimes sur Auch, est à chaque fois identique. Mathieu* pénètre dans des voitures laissées ouvertes sur Auch et y dérobe des pièces, des vêtements, des chéquiers, des cartes bancaires, de la nourriture, ou encore des paquets de cigarettes. Mais le 18 décembre dernier, alors qu'il s'apprêtait à faire une nouvelle victime, le propriétaire du véhicule qui se trouvait à proximité, l'a surpris en flagrant délit de vol, et l'a maîtrisé en attendant l'arrivée des forces de l'ordre. Très vite, l'enquête menée par le commissariat d'Auch a permis de faire un lien avec plusieurs affaires de vol commis dans des voitures dans la ville ces derniers mois. Des faits pas contestés par le prévenu, « c'est possible que ça soit moi, mais je ne m'en souviens pas. Avec les forts cachets que je prends au quotidien je ne me souviens de rien ». A la question posée par la présidente du tribunal sur les motivations de ces vols à répétition, il évoque des faits commis pour « survivre » afin de s'alimenter ou se vêtir. La grande précarité de Mathieu*, malade tant mentalement que physiquement, inquiète son avocat. Qui demande au tribunal que son prévenu qui vient déjà de passer quatre mois derrière les barreaux, ne retourne pas en prison, mais soit soigné dans une structure spécialisée.
Une peine alourdie par la revocation de plusieurs peines de sursis
« Que faire de Mathieu ? s'interroge la procureure "désespérée" face à cette situation. Si elle reconnaît dans sa réquisition la grande misère à laquelle fait face le prévenu, elle évoque un risque de récidive trop important pour le remettre en liberté. Elle requiert un maintien en détention assorti d'une obligation de soins à sa sortie. Le tribunal l'a finalement condamné à 6 mois de prison ferme pour les quatre faits de vols à la roulette. Une peine alourdie par la révocation de deux peines de sursis qui planaient au dessus-de-sa tête. Soit une peine de 10 mois de prison ferme à purger pour cette 7e condamnation pour des faits de vol.
*Prénom d'emprunt
E.R