Rugby : la victoire de l'Etoile assombrie par des insultes racistes

24 mai 2023 à 16h22

Gimont a battu Tournefeuille ce dimanche, et obtenu son accession au niveau supérieur. Mais le jeu a été terni par le comportement de plusieurs supporters, coupables d'injures raciales à l'encontre d'un des arbitres de la rencontre, Théo Chéa.

Le match avait tout pour être une belle fête, un public présent en nombre pour supporter les Rouge et Blanc, un résultat propice aux effusions de joie qui vit Gimont renverser Tournefeuille et composter son billet pour la Fédérale 2. Mais comme trop souvent au bord des terrains, l'injure a pris le pas sur le jeu. Comme souvent, d'aucuns diraient par tradition, le corps arbitral a été pris pour cible, cette fois-ci bien au-delà de l'acceptable. Théo Chéa, arbitre assistant sur cette rencontre, a ainsi fait l'objet de la vindicte de certains supporters au cours de la partie : « Sale chinois », « Ouvre les yeux Chintok », « Espèce d’Hindou », « On n’est pas à Shangaï ici », des insultes à caractère raciste qui ont amené le match à une interruption de quelques minutes.

Vincent Pène, coach de l'ESG revient sur l'incident : « Nous (l'encadrement) n'avons pas entendu ces insultes. C'est l'arbitre de touche qui s'est plaint à l'arbitre de champ, qui a arrêté le match entre la 55ème et la 60ème minute. Il a convoqué les capitaines, présidents au bord du terrain en nous disant qu'en première mi-temps il y avait eu des insultes racistes de la part des supporters de Tournefeuille, et en deuxième mi-temps des supporters de Gimont ». Une suspension de partie nécessaire pour calmer les coupables, non identifiés par Théo Chéa.



« On n'avait jamais eu de souci de ce type »



« Notre capitaine y est allé en premier et nous derrière, président et encadrement on y est allé aussi en remettre en couche pour que ça cesse ». Un appel au calme efficace puisqu'aucun autre dérapage à caractère raciste n'a été à déplorer durant la demie-heure de jeu restante. « On s'en excuse vivement auprès de monsieur l'arbitre, le club ne cautionne évidemment pas ce qui s'est passé » rappelle le coach.

Des incidents isolés qui posent quand même question sur l'état d'esprit pouvant entourer les rencontres sportives, même au niveau amateur, dès lors que l'enjeu point. Si Vincent Pène assure qu'« au bord des terrains il y a toujours des chambrages et un peu d'invective, on n'avait jamais eu de souci par rapport à quelconque propos raciste vis-à-vis de joueurs adverses ou d'arbitres », le comportement des "ultras" gimontois a déjà pu être épinglé par le passé, notamment lors du derby face à l'Isle-Jourdain ou en 2020, lors d'une rencontre face aux 4-Cantons. Ce dimanche encore le stade Louis-Ufferte a vu rouge avec l'embrasement de dizaines de fumigènes et d'artifices, techniquement interdits mais souvent allumés quand même, petit arsenal pyrotechnique en outre dirigé sur les joueurs de Tournefeuille lors de l'échauffement. 

Aucune plainte n'a pour l'heure été déposée. Quant à l'enceinte gimontoise, elle n'aura plus l'occasion d'être le théâtre de débordements cette saison, la suite des phases finales ayant lieu sur terrain neutre. Niveau jeu, rendez-vous à Rivesaltes ce dimanche 28 mai pour les Gimontois, qui défieront Avignon-Le Pontet en huitièmes de finale de Fédérale 3.

Photo : Facebook ES Gimont Rugby

V.M

Commentaires(0)

Connectez-vous pour commenter cet article