Hautes-Pyrénées : Le local, maître mot de la ferme et fromagerie Le Peuple des Chèvres à Lannemezan.

Une envie de revenir aux sources, c'est ce qui a motivé la reconversion d'un couple : Marlène, originaire d'Uglas et assistante maternelle, et Alix, originaire de Toulouse, ébeniste, maître d’œuvre et architecte. Ils se sont installés à Lannemezan pour ouvrir leur ferme et fromagerie, « Le Peuple des chèvres ». La boutique a officiellement ouvert en début de semaine avec des journées portes ouvertes. Un projet né d'une passion inexplicable. Entretien.

Comment est venue cette idée de bâtir votre « Peuple des Chèvres » ?

Marlène : Au début j'étais partie sur un projet de ferme pédagogique. Mais vivre d'une ferme pédagogique ne me semblait pas réalisable, d'autant plus que nous avons deux enfants.

Alix : Je dirais que c'était il y a trois ans à peu près, ce qui correspond à la période de la crise sanitaire. Ça a été pour moi aussi le déclic. Et on est partis de rien. On a acheté un champ nu, fait arriver tous les réseaux. On a aussi effectué une grosse partie d'autoconstruction.

Et vous avez élaboré votre activité avec un vrai penchant pour le local et la proximité...

Alix : Tout à fait, nous on y croit à ça. Déjà on a fait venir une dizaine d'équipes d'artisans, des personnes du coin à quelques exceptions près. Pour ce qui est des bêtes également, le foin qu'on leur donne vient d'une ferme à côté de chez nous, qui nous est livré. Ensuite on pense au local dans la méthode de vente surtout avec notre boutique sur place. On pense aussi travailler avec des restaurants. On a envie que les choses se fassent en face à face.

Quelles ont été les étapes d'élaboration du projet ?

Alix : D'abord on s'est formés, avec un BPREA. C'était la première étape. Ensuite s'est lancé un accompagnement avec la chambre d'agriculture. La partie la plus compliquée a été de trouver un terrain. Ce après quoi il fallait élaborer le projet, de construction mais aussi de commercialisation. Et c'est ensuite la partie travaux qui a débuté, il y a un an.

Marlène : Pour les animaux, on a fait le choix de les prendre chez un reproducteur du côté de Poitiers. Vu qu'on ne pouvait pas accueillir les chèvres en attendant la fin des travaux, elles sont restées là-bas. Elles se sont reproduites et nous ont été livrées gestantes et échographiées en décembre dernier. Aujourd'hui, nous avons déjà commencé à faire quelques commandes.

Vous parliez d'une envie de revenir aux sources, aviez-vous d'autres motivations dans l'élaboration de votre projet ?

Alix : Oui, il y a quelque chose qui nous porte, et c'est ce que je dis tous les jours à nos enfants, ce qu'on se dit entre nous... C'est que dans la vie on peut faire ce qu'on veut, il suffit de s'en donner les moyens et d'y croire, de mettre les choses en œuvre pour y arriver. Pour nous ça a marché dans nos différents projets.

N.B.

Crédit photo : Le Peuple des Chèvres, Alix Clavero.