Gers : Les syndicats en ordre de marche pour les retraites

18 janvier 2023 à 09h51

L'appel national à la grève contre le projet de réforme des retraites sera suivi dans le Gers ce jeudi 19 janvier. En plus d'une forte mobilisation prévue pour de nombreux corps de métier (pompiers, professeurs, policiers ...), l'intersyndicale du Gers (CGT, FSU, FO, Solidaires, CFE-CGC), réunie ce lundi en point-presse, organisera une manifestation entre le supermarché Carrefour, avenue Rhin-Danube et la place de la République, à Auch à partir de 10h30.

« Ce n'est pas une réaction, mais une action pour une autre société » clame Eric Cantarutti, secrétaire départemental CGT du Gers. Pour les syndicats, la rhétorique gouvernementale du « pas le choix » n'a pas lieu d'être, l'Etat se privant lui-même de ses propres sources de financements classiques pour pousser une « mécanique infernale de destruction du système par répartition ». « Le pognon de dingue il y est » avance le délégué CGT. Stéphane Léger de Solidaires abonde en son sens et pointe la baisse des recettes causée par les exonérations indues de charge fiscales et les « cadeaux » faits aux grandes entreprises (le CICE notamment est fortement moqué).

On remet aussi en cause l'inéquité du système qui ne tient pas compte des spécificités propres aux différentes carrières. Pour Lucie Mazières (CGT), aide à domicile, « il est impossible d'imaginer travailler plus qu'actuellement », un constat étendu, notamment aux métiers du bâtiment ou de la santé : « 30% des aides soignants partent pour invalidité » annonce Christophe Lamarque (CGT). Si le gouvernement dit vouloir prendre en compte la problématique de la pénibilité, les syndicats lui reprochent un réveil tardif voire faux, « pourquoi ne pas l'avoir fait avant ? ».

« On voit les retraités comme une charge »

Jocelyn Petit, représentant FSU, met en avant la situation des enseignants, « les moins bien payés de l'OCDE », qui font face à un épuisement professionnel et subissent une « décote perverse », notamment car les études déclenchent une cotisation tardive. Les femmes en particulier en sont victimes, avec leurs « carrières hachées » par les congés parentaux.

C'est finalement la vision de la retraite en filigrane du projet de loi qui est critiquée. « On voit les retraités comme une charge, un poids, alors qu'ils participent à la richesse nationale en s'investissant, souvent de manière invisible dans différents domaines, sans parler du tourisme ». Un constat qui s'applique uniquement aux retraités en état de profiter de leurs droits, « 23% des plus pauvres sont déjà morts à 65 ans » déplore Stéphane Léger.

Une chose est sûre, pour les syndicats le 19 janvier n'est que le point de départ d'un mouvement plus large. Pour Lucie Rodriguez (FO) « Que va-t-on faire le 19 au soir ? Le combat ne fait que commencer ».

V.M

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