Une hirondelle ne fait pas le printemps, même quand celui-ci se prolonge, mais l'adage va avoir du mal à se vérifier si les hirondelles disparaissent de nos contrées. Face à la baisse constatée de près de 40% des populations d'hirondelles et de martinets ces trentes dernières années, Auch s'engage pour permettre à ces oiseaux migrateurs de nicher au cœur de la ville.
Ils font partie des murs, littéralement. Les petites hirondelles (une trentaine de centimètres d'envergure) et les grands martinets (une quarantaine), revenus d'Afrique pour les temps chauds, prennent possession des toitures, des anfractuosités entre deux pans de maison pour y faire leur nid. Des nids de plus en plus rares dans le Gers et à Auch, où la biodiversité subit de plein fouet la destruction de ses habitats potentiels. Face à cet état de fait – les populations ont baissé de 40% en 30 ans – la ville d'Auch s'est engagée, comme l'an passé, à affronter la crise du logement des volatiles, en dotant l'espace municipal d'une vingtaine de nichoirs. Les douze premiers ont déjà pris place sous la toiture de la Halle aux Herbes, au pied de la cathédrale où un nichoir à faucons pèlerins trône déjà.
Un triple objectif : salubrité, maintien de la biodiversité, engagement citoyen
L'objectif affiché de favoriser le peuplement de l'espace urbain par des oiseaux à bonne presse répond logiquement à un souhait de sauvegarde des espèces, mais aussi de lutte contre la prolifération parallèle des moustiques. Les hirondelles en particulier peuvent ingurgiter près de 3 000 insectes par jour et agissent comme un rempart naturel et biologique au pullulement des culicidés.
Pour offrir aux martinets des espaces de reproduction – ils sont connus pour ne jamais se poser – la cité gasconne s'est attachée le concours de la délégation gersoise de la Ligue pour la Protection des Oiseaux ainsi que de l'Institut Médico-Educatif La Convention, dont quatre jeunes ont investi leurs efforts de l'année à la construction des nichoirs. Une découverte de A à Z des rudiments de la menuiserie pour ces jeunes auscitains, comme l'explique leur éducateur, Boris Brandt :
Le Grand Auch a aussi lancé son inventaire participatif en direction des administrés à la vue fine. Objectif : faire remonter l'adresse de nids non-repertoriés du domaine privé.
V.M