Gers : les cambriolages se multiplient en septembre

14 septembre 2023 à 16h17

Un cadeau de rentrée dont les Gersois se seraient bien passés. Les cambriolages sont à la mode en ce mois de septembre, avec une augmentation de plus de 30% par rapport à l'année passée.

C'est une tendance qui n'avait jamais été observée par le passé, les cambrioleurs ciblant plutôt l'approche des fêtes de fin d'année, et qui laisse perplexe le commandant de groupement de la Gendarmerie du Gers, le colonel Sébastien Mahey. « On n'a pas de facteur explicatif. Si on le savait on pourrait essayer de remonter à quelque chose comme un report des zones urbaines, la Coupe du Monde de rugby, avec une délinquance qui se déplace ... Les recherches réalisées avec les départements limitrophes montrent que ça augmente aussi dans des départements tels que la Haute-Garonne dans des proportions similaires, donc c'est un regain d'activité général ».

Prevénir les cambriolages plutôt que les guérir

Dans un département rural comme le Gers, avec des habitations souvent isolées hors des quelques centres urbains, les cambrioleurs, qui agissent en groupe et enchainent plusieurs cibles à la suite, sont difficilement retrouvables une fois l'acte consommé. Le taux d'élucidation n'excèdant pas 15%, le colonel Mahey plaide en priorité pour une prévention auprès des Gersois. « Le premier point le plus basique c'est de fermer les portes, de verrouiller. Il faut aussi éviter d'indiquer aux délinquants potentiels qu'il n'y a personne dans les habitations. Lorsque vous vous absentez signalez le à la gendarmerie à travers notamment l'opération Tranquillité Vacances, c'est tout à fait gratuit. Mais il faut aussi passer des messages au voisinage de manière à ce que le courrier soit relevé ou éviter de laisser les volets totalement fermés ».

Autre outil en vogue, de manière individuelle ou collective à l'échelle des communes : la vidéo-protection. « Pas d'information veut dire vaine recherche. Ces cambrioleurs passent par les routes et lorsqu'à l'étude d'une vidéo d'une commune, à une heure qui correspond peu ou prou à celle où le fait a été commis dix kilomètres plus loin, on arrive à avoir le véhicule, derrière vous avez une piste à gratter ».

"Augmenter l'empreinte terrain de la gendarmerie"

En parlant de piste, les clichés des films et séries à l'américaine ont beau avoir pignon sur rue, ils ne sont pas forcément si éloignés que ça de la réalité. La Gendarmerie du Gers appelle ainsi à laisser la scène du méfait la plus vierge possible, afin de permettre un éventuel relevé d'empreintes et autres traces ADN offrant une possibilité de remonter jusqu'aux suspects. Une tâche qui incombe à une équipe de quatre techniciens en identification criminelle, dirigée par l'Adjudant-Chef Jamet, qui s'appuie dans son travail sur les relevés nationaux.

Pour ne pas avoir à mettre cette équipe sur les traces, la Gendarmerie prévoit d'augmenter son « empreinte terrain » dans les prochaines semaines. Ce sont trente patrouilles supplémentaires qui sont annoncées d'ici la fin du mois de septembre, en faisant notamment appel aux 120 réservistes opérationnels disponibles dans le département. Au-delà de la force de frappe interne, la Gendarmerie va aussi (ré)activer ses réseaux d'information, en premier lieu desquels les conventions de participation citoyenne signées avec 26 communes. Grâce à cet outil, des citoyens bénévoles sont formés à relayer rapidement auprès des forces de l'ordre et du maire les faits ou événements qui ont retenu leur attention.



Les garde-chasse particuliers du Gers mis à contribution

Lundi, la Gendarmerie Nationale du Gers signait une convention de partenariat avec l'Association Départementale des Garde-Chasse Particuliers du département. L'objectif est clair du côté de la maréchaussée : augmenter sa pénétration dans les territoires les plus isolés du Gers, qui sont particulièrement nombreux et objets d'une délinquance propre à ces enjeux de faible accessibilité. Outre les cambriolages donc, la cible porte notamment sur le dépôt sauvage d'ordures, qui a le don d'excéder bon nombre de maires de communes rurales. Les garde-chasse particuliers, commissionnés par une société détenant un droit de chasse sur une propriété, sont assermentés et possédent de fait une autorité de police sur cet espace délimité. Ils ne peuvent pas porter d'arme de défense mais peuvent bien constater par procès-verbal délits et contraventions commis sur le territoire. Dans les faits cela arrive peu, les GCP se cantonnant à un rôle de prévention, mais leurs observations peuvent s'avérer utiles à des fins de renseignement des services de gendarmerie. Le Colonel Mahey ne s'y trompe pas quand il annonce vouloir « réactiver tous les réseaux » du département. Si l'ADGCP ne représente pas l'ensemble des garde-chasse gersois (une quarantaine sont encartés auprès de l'association), les quelques centaines d'hectares couverts par ces agents bénévoles sont potentiellement des hectares en moins à couvrir par les gendarmes.

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V.M

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