Le docteur Natacha Tsenkoff a fermé les portes de son cabinet dentaire ce week-end. Après 25 années de présence sur l'Isle-jourdain, elle se voit contrainte de renoncer à son activité, faute de schéma vaccinal complet contre la Covid-19. Une pétition en ligne a été lancée par des patients.
Un sentiment de colère gagne les patients du docteur Natacha Tsenkoff. Cette dentiste de 58 ans a été contrainte de fermer les portes de son cabinet de l'Isle-Jourdain ce week-end, 25 ans après son ouverture. En cause ? L'impossibilité d'exercer sa profession, faute de schéma vaccinal complet contre le virus de la Covid-19. Une « hérésie » selon son avocat parisien, maître Bessis. « Elle exerce dans une zone où il n'y a pas pléthore de praticiens, et que l'on pourrait qualifier de désertifiée avec une carence de dentistes importante. Elle ne veut pas se faire vacciner et ne le fera pas ». La fermeture du cabinet dentaire impacterait 5 000 patients.
Suspendue en septembre 2021 sur décision de l'Agence Régionale de Santé Occitanie, Natacha Tsenkoff, doyenne des dentistes de l'Isle-Jourdain, a introduit avec le concours de son avocat, un recours devant le tribunal administratif pour faire suspendre la décision. « Nous n'avons pas eu gain de cause », poursuit l'avocat, évoquant un sentiment « d'immense injustice » pour sa cliente. « Le pire dans cette histoire, c'est qu'elle a eu une remplaçante, et voyant cette solution, l'Ordre des chirurgiens-dentistes l'a mise en garde en disant elle ne pouvait pas se faire remplacer. C'est un abus de droit notoire, d'autant que cette remplaçante était vaccinée. C'est une destruction totale de son activité professionnelle. Dès que cette remplaçante a eu l'appel téléphonique, elle est partie en courant. Je vous laisse imaginer l'ambiance délétère dans laquelle s'est trouvée le docteur Tsenkoff ».
« Il faut savoir hurler, chuchoter ne sert à rien »
Contaminée par le virus de la Covid-19 pendant sa suspension, Natacha Tsenkoff a exercé -partiellement- son activité pendant quatre mois. « Cela équivaut à la vaccination, donc elle a reçu l'aval pour exercer mais sur une période limitée et qui a pris fin ce week-end. Je connais ce docteur et je peux vous dire qu'un professionnel de santé comme elle prend toutes les précautions nécessaires. Elle arbore une tenue de cosmonaute pour éviter quelconque contamination. La France a un problème, on veut faire payer les soignants non-vaccinés. Ce sont des cibles idéales qui ne vont pas aller manifester dans la rue. On est dans un pays où il faut savoir hurler pour se faire entendre, chuchoter ne sert a rien. Interdire les soignants non-vaccinés n'a pas de sens aujourd'hui, ce n'est plus une analyse logique de panique dans laquelle s'est trouvée la France et où il fallait des réponses ».
Jeudi, un référé-liberté devait être déposé au tribunal administratif par maître Bessis. Une pétition en ligne a également été ouverte par des patients du dentiste. Elle recueille pour l'heure, plus de 25 000 signataires.
N.M