Déjà condamné en octobre pour des menaces de morts contre une commerçante auscitaine, un homme de 53 ans a de nouveau récidivé cette fois en agression au couteau cette même commerçante qui a été légèrement blessée à un doigt. Le mis en cause a été condamné à 21 mois de prison ferme dont une interdiction de paraître dans le Gers pendant cinq ans à sa sortie de détention.
Dans "la rancœur" qu'il entretient envers une commerçante auscitaine depuis plusieurs années, au motif que "celle-ci l'aurait insulté "de dégénéré mental" en réponse à ses menaces verbales répétés suite à une plainte qu'elle a déposé il y a dix ans pour des paiements qui n'auraient pas été honorés dans son magasin, Marc* a franchi un cap très inquiétant mercredi matin. Sorti de prison en janvier, après avoir été condamné en octobre dernier pour des menaces de mort prononcés à l'encontre de cette même commerçante de la rue Dessoles, cet homme de 53 ans défavorablement connu de la justice avec près de 12 mentions à son casier, a de nouveau décidé de régler ses comptes avec cette septuagénaire, avec qu'il avait pourtant une interdiction de contact, prononcé par le tribunal correctionnel d'Auch en octobre dernier. Alors qu'elle circulait dans la rue Dessoles pour ouvrir son magasin, la victime âgée de 70 ans se retrouve nez-à-nez avec celui qui lui fait vivre un véritable cauchemar depuis plusieurs années et qui a été condamné à deux reprises l'an passé par le tribunal correctionnel d'Auch pour des violences physiques et verbales à son encontre. Casquette sur la tête, regard noir, l'homme âgé de 53 ans, aurait alors prononcé cette phrase "alors on fait quoi maintenant" avant de sortir un couteau de cuisine. Tétanisée, la commerçante lui aurait jeté son sac pour tenter de le désarmer et prendre la fuite. Sans réussite, son bourreau se serait avancé "la lame en direction de sa poitrine" selon le témoignage de la victime. Pour se protéger, celle-ci aurait alors saisi la lame pour éviter d'être poignardée. Elle se serait alors blessée avec la lame, une "légère blessure à un doigt", entrainant deux jours d'ITT.
"Une tentative d'homicide à mon encontre"
Alerté par les cris de la victime, le quinquagénaire prend la fuite, couteau à la main. Un témoin le suit et indique sa présence aux policiers. Arrivés rapidement sur les lieux, les fonctionnaires de police lui ordonnent de lâcher son couteau sous la menace d'un taser. Il coopère facilement et est placé en garde à vue. Présenté, ce jeudi devant le tribunal correctionnel d'Auch, sous le régime de la comparution immédiate, l'individu reconnait à la barre une "empoignade". “Je ne voulais pas la planter, mais seulement lui faire peur", explique-t-il au tribunal. Il reconnait tout de même "ça aurait pu être plus grave, je le reconnais et j'en suis désolé." La victime, encore traumatisée par cet événement, s'est déplacée à l'audience pour témoigner et se constituer partie civile. Elle évoque "une tentative d'homicide" et se dit très "choquée psychologiquement" suite à cette énième agression.
"Un risque de récidive important"
"Que faisait l'individu avec un couteau dans la main et un autre couteau de pain dans sa poche ? La rencontre avec la commerçante qu'il a pourtant interdiction d'approcher par la justice, était-elle fortuite habitant encore à quelques mètres de son magasin ou préméditée ? L'individu reste très énigmatique sur ses intentions lors des faits du mercredi 24 juillet, "je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça, je ne suis pas bien en ce moment, j'ai voulu me faire interner la semaine dernière, mais il n'y avait plus de places", témoigne-t-il. "Cela fait dix ans que votre rancœur contre la propriétaire de ce magasin dure, ça va s'arrêter quand ? Il faut que ça s'arrête maintenant, ça suffit", tance le président. Le prévenu ne laisse paraître aucune émotion. De même que lors le magistrat lui demande "qu'est-ce qu'il va se passer à sa sortie de prison"? Marc* se mure dans le silence et ne rassure pas vraiment sur ses intentions à sa sortie. Face à un risque de récidive "important", la représentante du ministère public requiert une "peine sévère", de 24 mois de prison ferme. Sans nier les faits commis par son client, l'avocate du prévenu, Maitre Vasquez, souhaite toutefois clarifier certains propos. Notamment "la tentative d'homicide", évoquée par la victime. "On ne serait là aujourd'hui devant vous si c'était une tentative d'homicide, il faut éviter les raccourcis, on est sur deux jours d'ITT pour une coupure superficielle semblable à une coupure avec une feuille de papier", souligne son conseil, qui réclame une peine moins lourde, assujettie à des soins. Le tribunal a finalement décidé de condamner le prévenu à une peine de 18 mois de prison ferme et de révoquer une peine de sursis probatoire datant de mars dernier pour des menaces de mort commis à l'encontre de la même victime. Au total, il écope donc de 21 mois de prison ferme et d'une interdiction de paraitre dans le Gers durant une durée de cinq ans à sa sortie de détention ainsi que d'entrer en contact avec la victime durant une durée de trois ans.
*le prénom a été modifié