Un champion de France de lutte-soumission et une vice-championne de France d'haltérophilie, deux policiers du Commissariat d'Auch se sont récemment illustrés par leurs résultats sportifs nationaux.
Ils ne pratiquent pas le même sport, mais Barbara et Sébastien partagent un point commun : le dépassement de soi. Une fois leur journée de travail terminée, ces deux policiers auscitains consacrent une grande partie de leur temps libre à l'entraînement. L'haltérophilie pour Barbara, les sports de combat pour Sébastien. Tous deux ont décidé, pour la première fois, de participer à une compétition nationale lors du week-end de Pâques.
Barbara a concouru au Championnat de France Master, dans la catégorie W45 (femmes âgées de 45 à 49 ans), chez les plus de 87 kg. Avec un score cumulé de 124 kg à l’arraché et à l’épaulé-jeté, elle décroche la deuxième place, devenant vice-championne de France dans sa catégorie.
Qualifiée pour les championnats d'Europe
Une performance qui lui ouvre surtout les portes des Championnats d’Europe, actuellement en cours en Albanie. « J’ai réussi à réaliser les minimas. Pour pouvoir participer aux Championnats d’Europe, il fallait cumuler au moins 113 kg. J’en ai fait 124, donc je suis automatiquement sélectionnée. Nous sommes 117 athlètes français engagés dans ces championnats. Au total, un peu plus de 900 athlètes de toute l'Europe seront présents », précise Barbara.
Un exploit d’autant plus remarquable que, faute de club d’haltérophilie dans le Gers, elle s’entraîne seule dans une salle de sport d’Auch avec son propre matériel. « J’ai commencé l’haltérophilie tardivement, en octobre 2022. J’étais alors dans une salle en région parisienne, où la coach qui m’encadrait était prof d’haltérophilie. Elle m’a transmis la passion pour ce sport. J’ai ensuite suivi des cours particuliers avec elle pendant plus d’un an, avant de prendre ma licence dans un club d’haltérophilie en région parisienne. J’ai gagné deux fois les championnats d’Île-de-France, mais c’était la première fois que je participais aux Championnats de France », souligne la policière auscitaine, qui s’attend à un défi plus relevé lors des Championnats d’Europe : "Nous n’étions que deux dans ma catégorie au championnat de France. Aux championnats d’Europe, nous serons huit à concourir. C’est une catégorie peu représentée : la majorité des athlètes féminines de mon âge sont plutôt dans les catégories en dessous de 70 kg qu'au dessus. »
Sébatien, champion de France dans une discipline découverte il y a tout juste deux ans
Sébastien B. a lui aussi dû faire parler sa force... dans un tout autre sport. Pratiquant les sports de combat depuis l’adolescence, il découvre il y a deux ans le "Pancrase Submission Grappling" au sein de son club d'art martial du Boxing Shaolin à Gimont. « Cette discipline est un mélange de lutte et de grappling. On commence le combat debout. Ce n’est pas tout à fait comme la lutte où l’on marque des points en plaquant les épaules au sol. Là, on peut effectuer des clés aux chevilles, aux coudes, des étranglements, des immobilisations. Si l’adversaire abandonne, le combat s’arrête. Sinon, c’est un système de points », explique-t-il.
Décelant un beau potentiel, son entraîneur l’incite à se lancer dans la compétition. "Entre la vie de famille et le boulot, ce n’était pas évident, mais j’ai fini par me décider. Sans imaginer une seule seconde que j’irais jusqu’aux Championnats de France… et encore moins que je les gagnerais." En finale, dans la catégorie des moins de 70 kg, Sébastien a battu un professeur de Sambo, un art martial mêlant judo, boxe et lutte. Cette victoire lui ouvre également les portes des Championnats d’Europe. Mais entre les impératifs professionnels et familiaux, le tout nouveau champion de France de submission grappling reste incertain quant à sa participation.
E.R