Alors que le Centre hospitalier d’Auch est contraint de fermer les admissions aux urgences certaines nuits - ces vendredi et samedi par exemple - pour garantir la présence d'un médecin sur la ligne en itinérance SMUR, par manque de médecins urgentistes, le syndicat CGT majoritaire au sein de l'établissement de santé, tire la sonnette d'alarme dans un communiqué de presse transmis à la rédaction ce vendredi sur la situation et ses conséquences pour les professionnels de santé et la population. 

Alors que doit intervenir ce soir la première nuit de fermeture partielle des urgences du centre hospitalier d'Auch, en raison d'une pénurie criante de médecins urgentistes au sein de l'établissement de santé, la représentante CGT du CH d'Auch, Célia Paz, alerte sur la situation et les conséquences de ces fermetures ponctuelles amenées à se répéter dans les prochains jours. Le syndicat avait soutenu en début d'année l’équipe paramédicale des urgences, déposant un préavis de grève illimité, pour alerter sur la situation critique du service, déjà touché par un déficit de médecins urgentistes et d'effectifs para-médicaux. 

"Au-delà des interrogations, de l’inquiétude et de l’émotion que suscite cette situation parmi les professionnels et les usagers, de plus en plus sont nombreux à mesurer l’ampleur, la gravité et les conséquences que cela peut induire sur leur santé. Le manque de 16 médecins entraînera certains jours la fermeture partielle du service d’accueil des urgences de nuit du CH Auch. La population gersoise ou de passage ne pourra prétendre à avoir des soins de qualité et à espérer bénéficier d’un service d’urgence efficient ! La ligne SMUR sera néanmoins assurée.Cette situation était malheureusement prévisible au regard des effectifs médicaux disponibles au CH Auch.

Pour la représentante CGT, les conséquences des mesures prises récemment entraineront :

-  Des risques graves de dysfonctionnements de l’ensemble du dispositif des urgences car cette situation est amenée à perdurer dans le temps.
- Augmentation significative du nombre d’appels téléphoniques et d’allongement des délais de réponses au centre de régulation du centre de régulation médicale 15 et 116117 (déjà en sous effectifs).
- De possibles pertes de chance liées aux prises en soins pouvant être retardées comme par exemple lors d’un accident vasculaire cérébral, avec comme conséquences dramatiques des séquelles parfois irréversibles.
- Une partie de la population pourrait ne plus avoir accès aux soins d’urgence en moins de 30 minutes. Or, la règlementation impose un maillage territorial permettant à tout citoyen d’être à moins de 30 minutes d’un service d’urgences ouvert 24 h sur 24.
- Les conditions de travail des internes en médecine pourraient se dégrader du fait que l’encadrement par un médecin senior ne pourrait pas être possible. Cela induirait une mise en danger des patients, du personnel paramédical et médical.
- L’accès aux soins de proximité sera de plus en plus restreint.
- Un afflux massif de patients le matin. Cette situation pourrait avoir comme conséquences un engorgement du service d’accueil des urgences et des retards de prises en soins, et, par effet de cascade une saturation des services d’hospitalisation du CHA, qui sont déjà saturés à longueur d’année. 

Le syndicat réclame des mesures exceptionnelles de l'ARS

La branche CGT Santé Action sociale appelle l'ARS à prendre des mesures fortes  :

"Des mesures exceptionnelles s’imposent et nous pensons, qu’en complément des actions réfléchies et mises en place par la direction du Centre Hospitalier d’AUCH qui peuvent atteindre leurs limites, il apparait nécessaire et urgent que l’ARS et les autorités prennent ses responsabilités et garantissent des conditions d’une coopération saine entre les centres hospitaliers d’AUCH et de CONDOM qui ne dispose que d’un service d’accueil et d’une ligne SMUR dans l’intérêt de la sécurité des usagers et de l’offre de soins sur le territoire. Pour rappel, le CH d’Auch est le seul hôpital dans le département qui dispose d’un plateau technique (bloc opératoire, service de réanimation, de cardiologie, de pédiatrie, de neurologie, etc.) permettant de garantir une offre de soins multiples, notamment pour les prises en soins d’urgences vitales avec la présence de l’héliport."

CP : Archive, action datant de 2021

E.R