Gers : le tribunal d’Auch prononce une peine de prison ferme contre un homme de 28 ans, condamné pour la troisième fois pour des faits de violences conjugales

Un gersois de 28 ans a été condamné ce jeudi à 18 mois de prison ferme, auteur de violences conjugales, en état de récidive. 

« Est-ce que c’est la première femme à avoir peur de vous ? » À la question du ministère public, le prévenu répond timidement : « Non. » F. B., 28 ans, comparaissait ce jeudi pour la troisième fois devant le tribunal d’Auch pour des faits de violences conjugales, avec, pour la deuxième fois en moins d’un an, la même victime.

Déjà condamné en septembre 2024 pour des violences sur sa compagne, il avait suivi le mois dernier un stage de responsabilisation pour la prévention et la lutte contre les violences au sein du couple et les violences sexistes. Un stage qui, cumulé aux peines de prison déjà purgées, aurait dû faire office d’électrochoc. Il n’en a rien été.

La victime présentait deux "œufs de pigeon" sur le front

Le prévenu s’est de nouveau retrouvé devant la juridiction d’Auch après avoir été interpellé dans la nuit du 21 octobre à Montaut-les-Créneaux par les gendarmes, pour de nouveaux faits de violences commis au domicile de sa conjointe. 

Alertés dans la soirée par un proche de la jeune femme, inquiet après avoir reçu des messages alarmants de sa part, les militaires découvrent sur place un couple fortement alcoolisé.

L’occupante du logement déclare avoir été victime de violences de la part de F. B. Elle présente des blessures à la tête — deux bosses — ainsi que des ecchymoses sur plusieurs parties du bras. Coup de poing, gifle, jet de téléphone au visage, insultes, tirage de cheveux : elle raconte aux enquêteurs avoir subi de multiples violences au cours de la soirée.

Le prévenu évoque une simple « une claquounette » 

Des faits que le prévenu tente de minimiser à l’audience. Il affirme que les bosses sur son front sont dues à une chute dans les escaliers, provoquée par leur chien et l'état d’ébriété de sa compagne. Il reconnaît toutefois lui avoir donné « une claquounette », « une petite tape » et lui avoir tiré les cheveux, en réaction à des propos qu’elle aurait tenus à son encontre. Se décrivant comme « très impulsif » et « bipolaire », il évoque une période compliquée pour leur couple, marquée notamment par le placement de la jeune fille de la victime. Face à ses problèmes d’addiction, il réclame l’aide de la justice et se dit prêt à « se faire interner ». La victime, absente à l’audience mais représentée par un avocat, indique vouloir mettre fin à la relation, « apeurée » par les crises de son ex-compagnon. Par la voix de son conseil, elle demande la mise en place de mesures d’éloignement et de protection.

Une interdiction de contact avec la victime

Compte tenu de la récidive, le parquet a requis une peine de 24 mois d’emprisonnement, dont 18 mois ferme. L'avocat du prévenu, réclame plus de clémence de la juridiction, sur la peine ferme, argumentant sur les démarches entreprises par son client pour se faire soigner de ses addictions et de ses troubles. Le tribunal a finalement décidé "par jugement contradictoire" de suivre les réquisitions du ministère public et a condamné F. B. à 18 mois de prison ferme, assortis d’un sursis probatoire renforcé de six mois, incluant une interdiction de paraître au domicile de son ex-compagne et d’entrer en contact avec elle. Il purgera sa peine à la maison d’arrêt d’Agen.

E.R