À Auch, Dominique et Renée, co-présidentes de l’Association France Palestine Solidarité, accueillent avec soulagement l’annonce de la reconnaissance de l’État palestinien par la France. Mais derrière l’espoir d'une paix à venir, elles redoutent que le geste reste symbolique, sans sanctions réelles contre Israël.

L'annonce de la reconnaissance d'un état palestinien ressemble un « Oui, mais...» pour la branche auscitaine de l'association France Palestine Solidarité. Les co-présidentes Dominique et Renée, militantes de longue date, savourent à demi-mot l’instant qui devrait s'écrire ce soir lors de l'Assemblée générale des Nations Unies qui se tient à New York. « C’est enfin la reconnaissance, soupire l’une d’elles. Nous attendons cela depuis 2014, lorsque l’Assemblée nationale et le Sénat s’étaient déjà prononcés dans ce sens. À l’époque, Laurent Fabius était ministre des affaires étrangères. La reconnaissance de la Palestine n’est pas une faveur mais un droit. Or, si derrière il n’y a pas de sanctions, nous aurons du mal à voir la paix », insiste Renée Ferrand.

Le combat de l’association se déplace désormais vers une exigence : que la France prenne des mesures fortes contre Israël. « Il faut arrêter les ventes d’armes et les négociations commerciales avec Israël », martèlent-elles. Car pour elles, l’annonce seule ne suffit pas. « On reconnaît un État palestinien alors que les Palestiniens s’éteignent. Il faut des actes concrets pour arrêter la guerre et engager la reconstruction. ». .. « Netanyahu a parlé d’annexer la Cisjordanie. Peut-il faire pire ? », interroge Dominique. À leurs yeux, seule une solution à deux États, accompagnée de la démolition des colonies, pourrait ouvrir une perspective de paix. « Il faut s’armer contre Trump. Même en Amérique, des protestations existent. Mais tant que les grandes puissances ferment les yeux, rien ne changera », dénoncent-elles.

En attendant, leur association à Auch reste mobilisée. « Nous allons suivre attentivement ce que dira Emmanuel Macron. Si rien ne suit, ce sera un simple symbole. Alors nous continuerons à nous battre, pour les enfants, pour la décolonisation, pour l’arrêt de la guerre », affirment-elles, déterminées. « Il faut aussi mettre fin à la répression des manifestations pro-Palestine en France. Le but est de se faire entendre. On ne peut pas laisser faire. » Un rassemblement se tiendra, ce lundi vers 17h30, en haute-ville d'Auch. 

N.M