L'ailier du RCA disputait samedi dernier l'In Extenso Supersevens, le championnat de France des clubs de rugby à 7, avec son équipe de Monaco invitée pour la compétition. Capitaine d'un effectif rempli de joueurs ayant fait les grandes heures du Sept mondial (Cecil Afrika, Tom Mitchell, Fernando Luna …), le Haut-Pyrénéen d'origine a mené le club du Rocher jusqu'au titre, inscrivant notamment un bel essai de soliste en quart-de-finale contre Clermont.
Lui qui est aussi une pièce maitresse des lignes arrières du RCA en Nationale 2, participera en outre au gala « Danse avec les personnalités gersoises », ce soir et demain au Mouzon, à Auch. Interview.
Vous venez de gagner le Supersevens avec Monaco, qu'est-ce-que ça fait d'être champion de France ?
Je suis déjà très heureux d'avoir pu disputer le Supersevens avec Monaco. Et puis je suis heureux parce qu'on travaillé pour et les résultats ont fait qu'on a réussi à remporter le titre.
À quand remonte cet engagement avec le Monaco 7s ?
On a commencé à en parler quand j'ai repris à Auch (en 2021 après une grave blessure au rein et un passage par Massy) parce que je connaissais le coach de Monaco qui m'avait déjà contacté pour savoir si je pouvais jouer le Supersevens à l'été 2021. Je suis revenu au RCA qui m'a donné la possibilité de faire les tournois avec Monaco. Ça va faire deux ans maintenant.
Vous étiez capitaine d'une sacrée équipe (Tom Mitchell, médaillé d'argent aux J.O de Rio avec la Grande-Bretagne, Cecil Afrika, médaillé de bronze aux J.O de Rio 2016 avec l'Afrique du Sud …), comment gère-t-on de si gros palmarès ?
Ca se fait naturellement, on a réussi à créer des liens forts en dehors du rugby, une osmose collective. Chacun a trouvé sa place, moi en tant que capitaine, eux en tant que joueurs, mais je n'avais pas besoin de les gérer, je m'appuyais sur eux.
Pas de problème de maitrise de l'anglais (9 nationalités différentes sur 13 joueurs) ?
Non, non, je me débrouille en anglais et en espagnol. En plus on a deux joueurs bilingues (les Belges Ryan Godsmark et Gaspard Lalli) donc en général sur les moments précis, le coach, moi-même, ceux qui avaient envie de s'exprimer s'exprimaient et Ryan traduisait.
Vous définiriez-vous comme un joueur de XV ou un joueur de 7 ?
Comme un joueur de rugby. Pour moi il n'y a pas de différence, les deux sont complémentaires. Chaque discipline apporte à l'autre, c'est le même ballon donc … J'aime autant les deux et tout simplement pratiquer le rugby.
Le 7 appporte des qualités essentielles aux XV, en témoigne par exemple votre essai de « soliste » face à Marmande (victoire 22-9 le 22 octobre à Fouroux), pensez-vous être un joueur clé du RCA ?
Non, je suis au service du collectif. Si je peux avoir des bons ballons avec les espaces tant mieux. Je joue juste pour apporter ce que je peux apporter et qu'on avance collectivement.
Quel regard portez-vous sur le début de saison du club ?
C'est un super début de saison. Nous les premiers on ne pensait pas être là à ce moment de la saison. On a réussi à avoir de la continuité, à appliquer ce que demandent les coach et à mettre de notre ADN dans le jeu. Il faut qu'on continue à travailler pour garder cette position, même si ça devient compliqué face à des équipes qui sont quasiment professionnelles pour certaines. Mais on a un état d'esprit qui nous permet d'être accrocheurs et de rattraper les coups. Et puis on commence à proposer un beau rugby par moments avec des temps des jeux, de jolis essais ... On ne peut que progresser.Quelles sont vos ambitions pour la suite de la saison ?
Ca n'a pas été annoncé mais on ne peut plus se cacher. Le but c'est de se qualifier. Après on verra. On connait le parcours du rugby à Auch … là on est arrivé dans un nouveau championnat, on voulait d'abord voir si on pouvait rivaliser et comment, maintenant on a des certitudes. On n'a pas encore abordé le sujet collectivement mais l'objectif c'est de se qualifier, c'est dans toutes les têtes.
Le leader des marqueurs du Nationale 2 est un des vos anciens coéquipiers à Monaco, Philipp Wokorach (Bédarrides-Châteauneuf-du-Pape, 6 essais). De quoi s'attendre à un duel à distance en phases finales ?
C'est un sacré joueur sur une bonne lancée à 7 (meilleur marqueur des Jeux du Commonwealth avec l'Ouganda), après duel à distance je ne sais pas. Déjà lui il bute (rires). Moi si je peux marquer pour récompenser le travail de l'équipe c'est très bien. Mais je lui enverrai un petit message, qu'il ne marque pas trop quoi (rires).
On a évoqué vos qualités de buteur, quid de vos qualités de danseur ? Puisque vous participez ce week-end à « Danse avec les personnalités deu Gers » (25 et 26 novembre au Mouzon à Auch).
On sort de notre zone de confort avec Siegfried (Vandekerkof, coéquipier au RCA), on va tout faire pour être prêts même si c'est dur de se s'accorder avec nos emplois du temps chargés. Mais on a trouvé quelque chose de pas trop mal et j'espère que le rendu sera bon.
Quelle est la genèse de votre engagement ?
Je connaissais Camille Fitan (organisatrice de l'évènement). Ca faisait un moment qu'elle m'en parlait et puis c'était pour l'UNICEF donc je trouvais ça intéressant de s'engager pour une cause. Avec Siegfried quand ça nous a été proposé on s'est demandé si ça allait être possible avec notre vie à côté, le rugby etc … Donc on peut remercier le club de nous permettre d'y participer.
Est-ce un moyen d'étoffer votre palette technique ?
C'est un moyen de se confronter à de nouvelles choses. On n'a pas de ballon entre les mains mais les pas de danse, le rythme ça peut être bénéfique pour le terrain quand il faut travailler un défenseur et être dans un bon tempo collectif … donc oui pourquoi pas.
-------------------------------------------------
L'INTERVIEW DÉCALÉE
(à retrouver dans Le sport en région à 18h30)
Monaco ou Armagnac ?
Ah mince (rires). Faut que je réponde rapidement ? Allez, Armagnac !
La Défense Aréna ou Jacques-Fouroux ?
Jacques-Fouroux.
Champion de France à 7 ou promotion en Nationale ?
(Hésitation) Les deux …
Porter en touche ou porter de danse ?
Porter de danse, je ne suis pas bon en touche.
Un geste technique ?
Cadrage-débordement.
Le plus mauvais souvenir de votre carrière ?
Ma blessure au rein (en 2019).
Et le meilleur ?
Le titre espoir avec Auch (Elite 3 en 2014 face à Colomiers).
L'équipe de France toujours dans un coin de votre tête ? (Il compte plusieurs sélections avec France 7 sur les World Series).
Si je peux y postuler j'irai avec plaisir.
Photo : Instagram Johan Demai-Hamecher