Gers: le nouveau procureur entend "lutter contre la récidive"

09 septembre 2020 à 07h05
A 39 ans, Jacques-Edouard Andrault est devenu le nouveau patron du parquet d'Auch, en lieu et place de Charlotte Béluet qui a pris la direction de la Corse cet été. Originaire de l'Indre-et-Loire, le nouveau procureur hérite d'un parquet qu'il juge en "bonne santé".
 
Votre CV est déjà bien rempli malgré votre jeune âge...
J'ai un parcours qui est essentiellement de magistrat du parquet. J'ai exercé dans 3 juridictions de tailles différentes. En 2007 à Charleville-Mézières, puis j'ai été nommé au ministère de la Justice, au sein de la direction de la Protection judiciaire de la jeunesse en tant que magistrat. Puis substitut du procureur à Nanterre et enfin à Tours, où j'ai été vice-procureur avant d'arriver dans le Gers. Concernant mon âge, c'est une étape dans un parcours professionnel qui trouve une certaine logique par rapport à l'expérience que j'ai pu acquérir.
 
Vous avez pu échanger sur les problématiques du Gers avec votre prédécesseur ?
Oui. Et j'ai pu constater que j'arrivais dans un parquet en bonne santé avec une juridiction en bon état de forme. Je tiens d'ailleurs à rendre hommage à Charlotte Béluet qui a fait un gros travail ici, notamment dans la lutte contre les violences familiales. J'entends m'inscrire dans cette action, ce sera l'une de mes priorités. Pour que les femmes victimes de violences conjugales soient prises en compte par les services d'enquête. Qu'elles soient écoutées et que les investigations menées, arrivent à leurs termes avec une réponse pénale rapide.
 
Quels sont les autres axes de priorité ?
Je suis arrivé il y a une semaine mais déjà, la problématique en matière de trafic et de consommation de stupéfiants ressort. Ce constat reste surprenant dans un département rural comme le Gers qui compte beaucoup de personnes âgées mais, manifestement, c'est une réalité. J'entends avec tous les partenaires impliqués, gendarmerie comme police, mener une lutte contre le trafic.
 
Le nouveau commissaire a déjà eu vent de la problématique soulevée par les riverains de la place Porte-Trompette à Auch autour du fléau du trafic de drogue. Vous avez été avisé ?
Je suis entré en relation avec le directeur départemental de sécurité publique effectivement. On a trouvé beaucoup de points de convergence dans la manière d'aborder nos nouveaux postes et, rapidement, le trafic de stupéfiants s'est dégagé de nos discussions.
 
Un autre fléau gangrène le Gers : la délinquance routière...
En matière de sécurité routière, il faut faire en sorte que cette délinquance soit traitée de manière systématique et graduée avec un panel de réponses pénales déployé en fonction des antécédents et de la gravité de l'acte. L'idée est de faire en sorte qu'ils ne recommencent pas.
 
Beaucoup de monde évoque l'"ensauvagement" de la société et des réponses pénales pas assez exemplaires. Qu'est-ce que vous leur répondez ?
Ma priorité est de faire en sorte qu'il y ait des actions pénales et publiques, visibles et compréhensibles. Il ne faut pas attendre de la justice que tout soit résolu. On ne peut pas tout faire. On a des moyens à mettre en œuvre pour donner une réponse compréhensible aux auteurs et aux victimes pour éviter la récidive. C'est une lutte contre la récidive que j'entends mener.
 
Lutter contre la délinquance est un enjeu. Vous avez assez de moyens pour le faire ?
On peut toujours faire mieux avec plus. Mais on peut aussi faire avec les moyens dont on dispose. Il faut optimiser avec ce qu'on a.
 
La Covid-19 a retardé certaines affaires judiciaires. Le tribunal d'Auch est-il engorgé aujourd'hui ?
Il y a eu un peu de retard pris à cause de la crise sanitaire mais dans le fond, ce retard va être résorbé en prenant quelques moyens en interne pour avoir des délais raisonnables. La situation n'est pas grave.
Propos recueillis par N.M

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